Vous

Souvent à la sortie des concerts on rencontre des gens du public, on sympathise on échange les téléphones, les mails pour certains et on se dit en s’embrassant qu’on aimerait bien prolonger , se revoir… ok, on s’en reparle dès que possible. Et la vie va … Et le jour du possible arrive, et là on se retrouve les yeux dans les yeux, à passer un moment magnifique, à visiter la maison, la chambre des enfants, le salon, tel meuble on l’a fabriqué nous même, le sous-sol pour les ados et leur autonomie, puis on se met le vin la bouche, les lèvres à se dire la vie,la vue de chacun, le passé, le passe-temps, les politiques les cultures à comparer, on se découvre un peu plus autour de la table, on se raconte, de vrais liens se tissent et on a moins froid au monde ! Pis en rentrant dans la voiture Vyvian et moi on se regarde et on voit la jolie chance où est-ce qu’elle nous mène, toutes ces personnes merveilleuses, généreuses, attentionnées, c’est fou. Il est deux ou trois heures du matin souvent, ce soir la pluie sur le pare-brise qui tape son cœur et on rigole de bonheur, on est conscient de la richesse partagée un soir de plus. C’est ainsi pratiquement tous les soirs ces derniers temps et c’est cela que nous souhaitons le plus. Chanter n’ est qu’un prétexte, comme on se plait à dire souvent , mais c’est vrai. On s’imagine pas du tout chanter, faire quelques dédicaces et hop s’enfermer dans une chambre d’hôtel … Ca c’est une autre histoire, des histoires qui font certaines légendes dans les médias et qui rendent parfois pour certains artistes, les solitudes à fleur de mort ; non, heureusement c’est invraisemblable pour nous, pas de bon sens là, autant ne pas tourner autour des autres mais, chez soi tourner en rond ! Alors, merci à vous qui vous reconnaîtrez de tout ce que vous nous offrez de vous, de ces honnêtetés instinctives, de vous montrer tels que vous êtes et nous ouvrir ainsi à votre vie, vos intimités, vos biens vos proches vos gestes, vos idées pleines de ces réflexions constantes, vous nous gâtez. Oui nous revoir, oui vous donner plus encore qu’à suivre le fil de nos voix, nos vies dans ce qu’elles sont, ce qu’elles ont dans tous leurs états, Vyvian et moi. Merci d’accepter qui nous sommes et vos jardins sans grillages, sans murs sans serrures, quelle belle leçon là encore, quelle confiance naturelle en l’autre, aucun barbelés de langages ou de parti pris, pas de jugement ; on se rapproche ainsi chaque jour du désir profond qui nous guide depuis nos débuts, à savoir, vous entendre vous tendre la main et ensemble vivre, parfois survivre face aux féodalités qui se mettent en place et nous enserrent. Grâce à vous, nous aussi on se montre un peu plus et on ose un peu plus encore chanter cet amour qui nous pousse au monde.