Pour en découdre

Ce qu’il y a de bien chez Caroline c’est que tout va se jouer acoustique, on sera pas plus fort que les gens qui se parlent entre eux et que le vent sous les portes, nomades en nos chansons d’ici et de loin …
Caroline a terminé sa partie avec succès, la salle est terriblement en belle forme, on attend que les desserts soient terminés. C’est un lieu gastronomique soit mais après, plus un bruit de fourchette ou de couteau !
On sent Vyvian et moi que le public parle fort, que c’est hot, on arrive au contact, les personnes sont là à deux pas de nous, c’est bon de sentir l’âme et le sucre !
C’est passionnant, trac assuré bien plus que devant une rampe de projos. De suite on va chercher chacun sur son siège et on gagne le coeur de l’instant chez chacune, nos voix s’éveillent et complicent un réel plaisir à offrir, quand Vyvian s’en va chercher le souffle pur de « C’est extra » je n’ai qu’à laisser glisser mes doigts de tendresse et le ton est donné… l’intimité comme on la souhaite et comme on la trouve si peu souvent suivant les conditions. Merci Caroline avec qui nous jouerons un peu plus tard quelques chansons à trois voix, elle adore « On se regarde » et nous lui offrirons tout simplement, avec d’autres encore.
Les deux soirs seront très différents, le premier un public sympa mais pas là pour ALCAZ’ spécialement et nous le vibrerons bien et aborderons le virage en toute conscience ! Le 2eme là un public comme « prévenu » connaisseur on pourrait dire ainsi, pour nous un tout autre monde vibratoire et là… La grâce, le désir de tout donner et plus encore, ce sera une excellente verticalité d’ailleurs, plus fort que nous. Les anges, vous savez les anges… quel souvenir.
Après le premier soir nous avons parlé après entre nous, Albert, Caroline et les amis proches, tout à voix basse pour ne pas déranger les ceussss qui dormaient déjà, jusque tard, ri aussi et laissé de coté le reste. On était Vyvian et moi très heureux de ce moment d’après, entre nous à boire et à nous laisser aller ensemble, quel beau moment à défaire les sur-entendus, les mois de neige pour Caroline et ses projets de disque à peindre, ces écrits qu’elle entasse et le talent qui ouvre à d’autres des possibles et des choix.
Nous, nous laisser raconter l’album à Philadelphie, les musiciens le bonheur de créer, d’aller dans l’inconnu total… les risques et ce que cela nous donne de récompense très rapidement sur nos comportements et nos façons d’envisager les choses après ça. Que c’est bon de se sentir plus fort de l’intérieur !!! Laisser de coté les commentaires à taire …
On est parti se coucher en nous donnant rv à 10h pour le petit déjeuner, et la nuit nous apportera conseils et suggestions pour lâcher l’inutile et le coté Frenchy qui veut tout comprendre tout analyser…
Vivre un nouveau jour, Albert est en forme on est très heureux de le voir et l’entendre nous parler du festival de cap Breton de Festiv’Art et des nouveaux talents, de ses rencontres avec Nicole et Pascal et d’autres aussi, parler de la presse, des médias… nous quand on tourne on prend ça cool, on s’en fiche des médias, on joue on est sur scène et c’est là que ça se passe… par contre avec le nouvel album, que faire comment aborder les médias, vers qui nous tourner ? on en parle et chacun à des idées là dessus, c’est chouette.
On ne sait pas encore que ce soir on donnera un sublime concert de nuances nouvelles, de ces accords entre Vyvian et moi… de toute beauté, non on est là dans cette salle à savourer les rires de tous et le thé blanc que nous invite Caroline à tester. Il est vraiment bon et tout est bon ici ! On arrive pas à lever le camp pour aller balader… Ca cause de tout, ça cause, le ton est bon de tout part ! la joie de vivre je me dis, quelle joie de vivre là maintenant … C’est ça, la jolie chance. Merci.
Finalement on se propose le tour de l’île en voiture car il ne fait vraiment ni beau ni chaud, on va chercher nos affaires et c’est ok. Là on monte dans la chambre et on se met à travailler sur une nouvelle chanson et on oublie de descendre. On est pris dans notre histoire et les voix s’amusent à se croiser du regard sur les mots nouveaux, les lignes sont des cordes et le ton est offert au timbre et la bouche et nos lèvres à genoux on s’avance note à note le désert fait place au grain de beauté. Notre chanson parle d’île et d’elle …
Quand on va pour revenir aux amis, ils sont partis de leur coté on prend la voiture on les cherche, on les trouve pas, on revient on décide de grignoter un met typique de l’ île : la crepe tourniquette, un beignet style « chichi fregi » et qui arrive ? non pas Albert mais notre ami Hanny et Lyne sa compagne, quelle surprise ! En fait ils passaient par là et sachant qu’on jouait à l’auberge, ils ont pris le traversier et sont venus nous embrasser, on boit un thé vert ensemble et c’est un vrai cadeau en l’air que les voir là ! et comme des oiseaux ils repartent aussitôt vers Montréal ! Ils sont géniaux et ça nous touche. On reçoit tellement d’amour en vérité.
Puis le soir on chantera de nouveau, Caroline donnera de son meilleur, son papa racontera une et deux histoires aussi, là on ne comprendra pas grand chose car il a l’accent chaleureux de l’île et nous sommes largués de bouche à oreilles !
Puis nous arriverons à dépasser nos chansons pour voler vers le délice du don par excellence, la grâce. Le toucher unique, ce que l’on rêve de frôler un soir ou un autre et qu’on ne peut contrôler, la grâce oui, plus que soi. Merci
Et on verra un monsieur se lever et venir nous remercier comme jamais, prendre le regard de Vyvian et l’encenser d,une telle classe. Et pourtant nous dira-t-il, « C’est le plus beau concert que j’ai jamais vu, et pourtant j’en ai vu des concerts mais ça, jamais » Ce vieux monsieur est en fait un grand tailleur qui a habille de nombreuses stars. Et la il vient de nous… tailler un beau costard !!!
Le gateau au chocolat de Katia je le déguste, j’adore manger un gateau au chocolat après avoir joué !
Vyvian aux anges papillonne entre les gens, c’est très doux en dedans de moi aussi, un calme qui me plait. Je me fous de tous les avis, je sais ce que je suis à cet instant, un homme comblé. Besoin juste de laisser vivre et puis aller dormir au coeur d’une nouvelle nuit simple et d’amour dans les bras de ma princesse Vive.
Au réveil avant de partir on sait que ce sera pas facile on est très attachés, pour nous venir ici est une réelle force d’Etre, et nous aimons beaucoup ce que nous ressentons. Aussi on décide de ne pas tarder avant de souffrir plus. On déjeune, on se regarde tous, Albert sait que nous allons nous suivre et nous séparer à Québec à 2h de là… Ca sent la séparation, Caroline elle, sera aussi le 8 à la soirée de Pierre Jobin pour fêter les 20 ans d’adieu de Félix Leclerc, donc c’est pas trop difficile juste se dire au revoir… Elle nous propose une petite soupe avant de partir, et qui je vois, Vyvian avec ma guitare, magnifique ma Vyv’ c’est vrai qu’on voulait leur chanter une toute nouvelle chanson avant de partir, et c’est le moment, tout ce beau monde se met assis autour de nous et on s’y lance. Au réveil quasiment on chante et ça ne s’oubliera pas on ouvre le coeur même ça va là où ça décide d’aller, on ne contrôle plus rien juste on chante et on improvise tellement on ne connait pas encore bien la chanson et nos arrangements à faire se font d’eux mêmes, ça tourne dans ma tête j’ai envie de pleurer de joie en regardant Vyvian dépasser sa propre limite habituelle, il est même pas midi, on est dans une salle de resto sur une île au Québec, entourés de quelques personnes qui nous aiment et on leur chante la naissance d’une chanson … j’hallucine du comment ensemble elle et moi on se laisse aller à nous offrir ainsi sans penser sans rien d’autre que nos deux élans heureux. Ca parait con peut-être mais c’est magique et c’est pour ça que je vis personnellement, aussi pour des moments pareils.
Un grand grand plaisir en cercle !
La vie est bien plus belle que je ne l’attends bien souvent. Aller au vent, aux gens.
Ensuite tout ira assez vite, on en chantera une ou deux encore, d’autres gens qui arrivent …
Une équipe télé qui etait en travail sur l’ile, une interview, une proposition pour l’an prochain de chanter ALCAZ’ dans le sous-sol d’une église …encore de nouvelles personnes étoilées …la jolie chance …
Et puis on se doit d, y aller, mettre les bagages dans la voiture, suivre celle d’ Albert, le bateau passeur, quelques photos, la 138 Ouest, Québec

Les commentaires sont fermés.