Sans vous

16 novembre 2012, Sainte Geneviève

On ne met pas trop longtemps pour arriver,
c’est dans l’ouest de Montréal
en bout de l’île,
face à l’autre si petite,
l’île Bizard.
L’île aux dollars …
Et non,
nous ne chanterons pas
« L’île d’en face » !
Un chouette panneau indique le concert,
bel accueil ma foi.
Les musiciens nous rejoignent,
on installe un climat,
on met les voiles,
la salle est vraiment belle,
Pauline Julien
peut rayonner de son nuage bleu,
col fleur de Lys,
on respire le meilleur.
Steve, l’accordéoniste est là lui aussi,
ça swingue la compagnie,
le public vole en éclats,
les morceaux sans chaînes
libèrent notre engagement premier.
Bien des amis sont là,
venus juste après leur journée
folle pour certains, de folie pour d’autres.
Fidèles fidèles,
comment leur dire notre respect
notre amour fort,
ce concert est d’instances
intense,
pur.
Si on nous parle souvent de galères,
de cette société déçue,
l’oeil bitumineux
l’impuissance éclectique
ces dirigeants aux sables incultes,
les mafieux messieurs,
ce vide qui les anime,
les sarko-traflicants
d’un courant qui provoque
les abandons,
Vyviann et moi,
ok on est d’accord
pour lâcher tout c’qu’on peut,
maître du feu ce soir,
cette scène là, on vous la doit.
Ahhhh votre force,
on a tant rit ensemble ce soir,
brisé l’écorce,
chanté ensemble ce soir,
misé ensemble l’espoir.
L’Humanité
c’est beau comme un dimanche
Vous nous aidez à tenir,
retenir
nos colères,
nos projections,
le film,
toutes ces embarcations
vers le malheur Kéops des portes rouillées.
Vous nous aidez à poursuivre
à écrire le rêve humain
à dire le simple du désir
la main
la voix
le mouvement libre
la satisfaction
l’éloge le déluge
l’âge d’un chant d’impermanence.
Quand on dit
« Sans vous on s’ennuie »
entendez la nuit,
l’après concert,
l’impoussière des verres,
le rouge en instance,
la scène qui se vide
se moire d’entre fils,
l’errance de ce souffle d’argile,
le tout le rien dire,
le silence des fleurs offertes,
la closerie impossible.
Oui, sans vous
c’est rentrer nulle part
c’est dormir sans sommeil,
plus de coeur,
à part,
l’art par terre,
plus de veines,
plus d’peau,
échappées les phrases,
les yeux des mots dans l’eau,
le poing des suspensions
qui ruisselle, sale seul.
La fièvre,
le sang
le mauvais sens,
perdue la notion.
Sans vous,
pas question,
plus d’interrogations
d’intentions
sensations,
sans vous qui nous offrez tellement,
présents
face à face
ouverts.
Alors on monte dans la voiture,
on rentre à la maison
mal aux lèvres d’illusions,
l’autre bord,
dark side,
on rejouera demain aussi beau qu’aujourd’hui
pour vous.

2 réflexions au sujet de « Sans vous »

  1. Merci de ces mots et de ces couleurs que vous mettez dans ma vie. Cette vie qui saura, je le souhaite de tout coeur, entrecroiser la vôtre aussi souvent que le possible pour criez haut et fort sur les toîts du monde votre talent !

    Merci à vous de ce passage à Québec, sur l’Île d’Orléans, dans nos vies.

    Bon voyage de retour à vous les amoureux

    Avec mon amitié sincère, Manon, la fille de l’île. xx

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