Bien au comptoir

Le 10 novembre 2012, Maskinongé

Se réveiller dans cette maison de bois,
bordée d’un petit lac qu’on dit « rose ».
Le reflet des branches sur le gelé de l’eau détendue
prête à l’hiver.
Se regarder sans un mot dans les bras,
tout en or de cils.
Se lever dans un calme si calme,
descendre et voir
Jean qui lit
Jean qui se laisse border de soleil
face fenêtre ciel.
Jean qui nous offre la belle vie
d’un matin de couleurs
de chaleur
de bonheur
Jean qui nous aime si bien.
On petit-déjeune
Vyviann éblouie de lumière
le thé vert
le pain
le miel
et ce lac si près si
laqué
verni.
La jolie chance.
On décide avant de repartir
d’aller aux vents
marcher un peu.
La forêt, les feuilles, la rivière,
les éléments,
tout nous attire tellement
quand on sait que dans quelques jours
quelques semaines
le blanc sera si blanc,
le froid si froid,
que tout sera comme un tableau
le coeur en dessous, dessus.
Chacun de nos pas se marque d’un bruissement doux
il y a comme un rythme d’entre feuilles blessées,
comme résignées,
à terre et en même temps,
ce glissement subtil vers l’avant.
Les mains en poches,
pas un mot durant plusieurs minutes puis
un rire,
une remarque,
puis plus rien,
une autre remarque qui amène une histoire,
un souvenir, un rêve, un je ne sais quoi qui remonte,
les odeurs de bois, les branches craquantes.
Le tour du lac se prolonge,
il est là,
il ne dit rien, les oiseaux non plus.
Nature morte ?
Non non, le coeur bat si on écoute bien,
le coeur inspire son expire…
Nous prendrons la voiture,
irons jusqu’à Maskinongé
sous un record de plénitude.
Le lieu en bord de route,
une bâtisse grosse de même,
musée,
ancien « Magasin Général »,
salle de concert.
On se souvient de notre dernier passage avec Johanne
la femme de Jean.
C’est elle qui nous avait parlé de ce lieu,
inspiré sur la pochette du dernier album
de Fred Pellerin.
En passant on adore sa reprise de Félix Leclerc
« Douleur » quelle voix quelle courbe de coeur…
Un vrai pèlerinage que de passer par là,
pour beaucoup de monde.
Nous on y chantera
et ce sera encore de l’Unique,
du jamais vu entendu,
comme on aime offrir en fait.
La salle de spectacle au premier étage
toute de bois toute de tout un tas d’objets
suspendus accrochés plantés là,
à en rester baba comme on dit chez nous !
Steve Normandin se la jouera grand seigneur
et nous accompagnera à merveille.
Comment remercier toutes ces personnes présentes,
qui chantent
qui sont avec nous sur ce fil
ce fragile
ce désir qui nous mène
à tout dire de plus.
Sans vous,
quelles improvisations,
quelles visions,
quel passage ?
Les mots en nage,
les yeux en neige
les mains en l’air !
On se rend,
on se donne
rendez-vous.
Revenir encore …

Une réflexion au sujet de « Bien au comptoir »

  1. Les mots en magie,
    L’esprit en rade,
    Le cœur dans l’eau
    Dans l’au delà des mots
    Par monts et par mers
    Merci des non-dits
    Des mots écrit
    Des mots dits
    Pas maudits du tout
    Des tous donnés
    Des notes à jamais gravées
    Dans les âmes appaisées.
    Bizouz

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