Le samedi 3 décembre, Notre Dame de Lourdes, Manitoba.
La route qui mène à Notre-Dame de Lourdes est plus vallonnée,
on quitte les marais pour la montagne promise !
La belle humeur s’amuse entre nous,
on se taquine le poisson
Vyviann est ravie
et comblée de ce que nous venons de vivre à Laurier.
Le coté artistique, le coté beaux-arts
elle sent tout cela dans l’approche de Lucien
pour la Grange.
Moi c’est en plus le coté humaniste qui m’a ému,
le simple fait du geste.
Alors tous les deux on rêve,
on se dit que ce serait bien de revenir
pour le rien, pour le fun,
passer là plusieurs jours
et soirs à « jaser » comme ils disent,
parler, regarder comment prendre soin
comment ne pas perdre cette langue,
l’Histoire,
comment mieux transmettre
et donner aux jeunes le goût de se battre pour résister
pour cette Francophonie.
On essaie d’écouter la radio,
un gros buzz inutile,
revenir à l’entre nous,
seuls au monde !On roule vers le miracle
N.D de Lourdes,
encore quelques vallons, quelques troupeaux de chevaux,
les cheveux du vent sur les plaines, des vaches aussi,
et nous y voilà.Une rue principale et gelée
crossroad,
là, un motel
et collé à lui,
« Le Capricorne »
genre de pub Américain,
une salle à l’arrière,
ce sera là que nous vivrons cette soirée nouvelle.On rencontre Paul et sa femme Yvonne qui vont nous héberger,
un couple magnifique de source vive,
un couple voyageur et le plaisir s’en vient naturellement
il suffit de deux minutes.
Leur maison est à quelques miles de là,
on force la nuit, on trace
pour arriver en plein champs chez eux.Il fait chaud, il fait bon et nous dînons ensemble.
On est très heureux de se rencontrer,
d’échanger nos points de vue, nos passions,
parler des voyages qu’ils ont vécu, nombreux,
de ce comment voyager,
être,
faire corps au pays parcouru,
quelle adaptation,
quel sens à cela ?
C’est vraiment passionnant.
En revenant du concert qui se terminera en ovation,
avec un mot spécial pour ALCAZ
de la part de la responsable Franco-Manitobaine
avant les rappels,
on a les yeux qui picotent …En revenant at home donc
chez Paul et Yvonne et les chats dehors,
on reprendra cette discussion sur la région,
son passé lourd d’autorités,
passé qui débordera sur la religion, les religions,
le marché religieux,
mais aussi les églises qui se vident,
les curés Africains dans tous ces villages Franco-Manitobain,
eux à qui nous allions enseigner, missionnaires,
aujourd’hui nous reviennent
qui plus est surveillés par leur évêque régional.
On apprend qu’ici le prêtre Congolais doit envoyer son argent
à ses supérieurs au pays !
La mafia catholique en action !
La discussion reprendra le matin au sujet des autochtones,
des métis,
on comprendra mieux l’abus de pouvoir des Anglais aussi,
voleurs de terres.
En fait si on regarde bien,
c’est le plus gros rapt devant l’Eternel !!!
On leur a volé leur territoire,
reste leur seul droit: la réserve !
Et ensuite on leur impose un terrain à cultiver
qu’ils ne peuvent même pas acheter et jamais ne le pourront,
trop fort ces Anglais !!!
C’est crazy dingue d’injustice notoire, et on passe les détails…
Paul adore le jazz mais pas que,
il nous fait découvrir sa passion pour la musique
au travers d’artistes comme
Jill barber,
Anne Murray country.
Sur la table de la cuisine
« La Liberté » le journal Franco-Manitobain
dans lequel on peut lire aussi
le passage d’Alex Nevsky,
de « Brigade de la Rivière du loup »,
celui de Daniel Roa sur Winnipeg.
Des jeunes pousses de la Francophonie, youpi !
…
Dehors il neige à plein poumons,
on doit y aller, on est super bien les amis,
chère Yvonne, cher Paul, juste on doit partir,`
vous dire qu’on aimerait ça nous revoir les quatre,
oui c’est peu dire.
Vous êtes deux belles personnes
et on vous serre dans nos bras.
Vivants que vous êtes.
Merci à vous
et surtout ne lâchez rien de votre langue
elle sonne l’ange élu.Jyves