Un ciel bleu de Provence et nos yeux qui rayonnent, il a neigé la nuit mais ce matin c’est du propre ! ça brille de partout et le cœur se réveille et le rythme se forme à l’intérieur, tout autour de soi. Quel bonheur qu’ un instant simple , juste avant la première pensée, un souffle d’ange, de bébé suspendu en l’impermanence, et le cerveau qui sert à tout et parfois mène à rien, me raconte que ce soir il en sera fait de notre émission de télé … la tête reprend sa place, le mental voudrait le pouvoir à nouveau il réclame une guerre en moi, une colère une nervosité serait bien venue, un doute une peur ; la chamaille pourrait bien se mettre en place, hélas pour elle je connais les ficelles .Je suis mon propre clown ! Je rigole et me tourne vers Vyvian qui ne détecte pas encore mes folles pensées et comme pour me balancer je lui raconte ce qui m’agite . Elle sourit et se fond dans mes bras en murmures ouverts sur la jolie chance qu’on a, en effet d’ici quelques heures nous serons sur un plateau télé à chanter Marseille la nuit entourés de musiciens prêts à tout pour nous.
Allez on va déjeuner, avec deux thés comme dans joli jour !
On attend ça depuis longtemps, un événement qui doit nous aider à grandir dans le prolongement de la Bourse Rideau de la semaine passée.Ce genre de jour à vivre et de parcours à ne pas louper. On se souvient que pour le concert du théâtre du Petit Champlain on avait aussi réussi notre coup, alors pourquoi pas aujourd’hui pareil ?
C’est vrai, tout va bien aller, nous préparer matériellement à ne rien oublier, choisir nos fringues et Nicole nous attend, très excitée elle aussi.
Lunettes de soleil au vent, nous voilà partis pour traverser une partie de Montréal en robe blanche. Que j’aime cette ville et cette sensation que personne ne se doute de ce que mon cœur est fou de joie à l’idée de vivre ce qui s’en vient et ce qui est. Arrêtés aux feux je regarde dans les voitures si les gens sont heureux ou pas … la vie m’amuse et m’enfante des idées belles qui sont des bulles de lumières comme sur scène parfois. La légèreté se positionne en moi, je serre la main de Vyvian qui ne se doute de rien elle aussi, je lui dis que je l’aime et c’est plus que fort, le mot éclate en plein soleil à son oreille et ses lèvres se posent sur les miennes ses ailes se déploient pour m’en dire davantage à son tour sa manière. Cette femme me bouleverse et j’aime ça. Bientôt j’entendrai le son de sa voix et encore une fois elle m’élèvera, m’offrira la paix dans l’harmonie. Remercier dans le silence des tôles et des roues libres, la neige sur le Mont royal se tasse sous les rires d’enfants qui lugent, on voit des gens qui de partout qui dépistent et jouent de leur corps tout de vêtu, à découvert. Notre descente vers la ville enlacée nous glisse un avant goût du plaisir pur, quelle vue magnifique et ce blanc qui prend toute sa dimension …
En arrivant au théâtre où va se dérouler l’enregistrement et le « live » de ce soir, nous nous regardons enfants touchés par la grâce et nous rions.Il n’y a aucun stress entre nous, en nous, on sort les guitares le matériel et le froid s’en occupe, on accélère le mouvement !!!
Vite entrer, et là … un superbe plateau, des caméras partout l’une au bras long l’autre sur l’épaule de l’un, bref, des éclairages à vous tourner le rêve en arc en ciel, et de suite une hôtesse nous accueille et nous mène vers l’équipe du tournage, nous présente le régisseur, un gars s’en vient et me prend ma guitare en me disant : je m’en occupe, je l’accorde ; une autre personne nous guide vers la loge, petite, mais pour ALCAZ et c’est bien.On se sent super bien, se déshabille de manteaux, gants élégants et de suite on nous appelle sur le plateau, présentation des musiciens, des grands sourires, de larges accolades de bienvenue, on est comme des fous Vyv et moi, on se regarde, esclaffés, il y a là tout un band big, et ils ont l’air très contents de nous rencontrer, et se préparent tandis qu’on nous installe nos tabourets. Le percu vient nous proposer une idée d’avec le trompettiste on en profite pour lancer l’idée d’un jeu entre lui et Vyv au cazou, doubler le passage instrumental, ça leur plait et c’est parti comme si on se plaisait depuis des lustres , incroyablement simple, ça joue ça sonne fort et très en place, un régal, on veut partir en tournée avec eux, jouer à Las végas avec Céline Dion en première partie juste avant notre tournée mondiale, ALCAZ band pour de vrai … c’est show ! waouuuu on est bénis des dieux, Nicole est aux anges en bas dans la salle, et nous au ciel près de sainte Cécile !!! Et puis on nous demande si tout est ok, tu parles si tout est ok, je vais voir le guitariste une minute et vois ses guitares elles sont toutes fabriquées par le luthier « Boucher » il me dit qu’il me donnera l’adresse près de Québec, ok l’ami et ça repart pour un autre artiste. On descend de là comme d’une grande roue … quelle répétition,on vient de vivre un sacré moment d’inoubliable . 3 minutes de Marseille la nuit avec une gang de musiciens à vous trouer le cul sur place. Le clavier adore la France et nous raconte ses tournées avec différents artistes, ils sont vraiment très proches et ne semblent pas comme en France, à l’usine. Ils aiment ce qu’ils font et avec qui ils font, ça se voit quand on les regarde travailler avec les autres artistes qui font partie de l’émission du jour. A ce sujet on sera quelque peu déçus de ce coté là, les artistes. On se serait attendu à plus de partages ; si nous n’étions pas allé leur dire un mot, nous présenter, essayer de créer une rencontre ne serait-ce qu’un court instant et bien, on serait restés les poches percées…franchement très étonnant. Chacun de son coté, à part un jeune chanteur guitariste très sympa et ouvert, les autres étaient sur leur centre mais là on va nommer personne par respect. Ils ont leurs raisons certainement, juste on ne s’y attendait pas ainsi. On aime tellement partager, échanger sur la musique ses détails, nos combats les uns les autres, nos vraies raisons, aussi nos cultures, notre présent … c’ est pas facile d’en parler, car on adore les Québecois et sur les routes et en tous lieux on se parle facilement, c’était très très étonnant. C’est peut-être le milieu de la télé. L’artiste est tellement entouré chouchouté que peut-être il se pavane, je n’sais pas, peut-être qu’on a besoin de prises de risques, de se sentir en danger pour être plus « au monde » peut-être la télé est un grand cirque et ses jeux nous frottent l’égo, en tous cas, on ne se sentait plus au québec ça c’est sûr. C’est juste un regard, une impression du jour, ou moi qui suis trop curieux des gens, quoique Vyvian a ressenti la même chose et ça se vérifiera tout au long de cette longue journée.Par contre les maquilleuses, les techniciens, les musiciens bref …allez …
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