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Quitter l’île d’Orléans c’est délicat.
On se demande ce à quoi pensait
Félix Leclerc dans ces moments là.
Quel plaisir de se retrouver comme si
écouter ensemble de la bonne musique,
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Quitter l’île d’Orléans c’est délicat.
On se demande ce à quoi pensait
Félix Leclerc dans ces moments là.
Et c’est sur un matin
satin
gel de lisse
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en transparence macule
que mes yeux à mon insu,
sel,
lèvent ce regard qui est le mien.
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juste pour aujourd’hui.
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Après avoir passé le pont,
l’île d’Orléans.
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Quelques km de route,
tourné à droite,
passées les ornières et les flaques gelées,
on est arrivés baie des Anglais.
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Pleine nuit,
petite lune,
grand chalet,
chez notre amie Manon.
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Là,
la magie totale,
bord de fleuve noir,
des pylônes au loin
scintillants d’étoiles rouges sur leur métal de nuit.
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Les lumières d’en face,
Un peu comme un drôle de Noël à nos yeux fascinés !!!
Une ambiance folle-douce
d’après concert quand la tête n’est pas encore posée.
On respire à grand froid ces silences dressés, là.
On entre dans sa maison chaleureuse,
l’ami Albert,
Christophe et sa caméra,
on mangera vite fait avant de trouver le sommeil d’Orléans !
…
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Il fait un soleil blanc dans la pièce
pas de bruits inutiles, le fleuve clair,
matin neuf,
marée haute,
un regard,
un désir,
fixer l’instant dans mon cœur.
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Tout notre petit monde dort encore.
J’imagine quand la neige viendra se poser là,
d’ici quelques jours,
plus moyen de partir,
contemplation obligatoire !
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On tourne quelques images,
plan caméra,
bord de gel,
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Vyviann danse et vire et tourne
on chante « Le P’tit Bonheur »
à l’eau,
à la roche,
on disperse les mots de Félix
on lui rend l’air
un vrai grand bonheur.
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On rejoindra quelques amis,
on chantera et puis la nuit,
la nuit tombera si rapidement,
on ira souper tous ensemble chez Manon.
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Là les guitares les voix,
les amis qui chantent la baie des Anglais,
les 250 navires en face,
c’est incroyable,
nous n’avons plus guère cette chanson chez nous en France.
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Ici les gens sont marqués et transmettent facilement le passé,
les histoires d’amour à l’Anglaise !
Les combats permanents d’alors,
quelques siècles en arrière ne font pas peur,
les détails profonds de ces peuples
aux souffrances terribles,
en vers, encordés et ces amis qui chantent,
là, maintenant, quelle Histoire.
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Et puis des reprises de Léo, de Richard Desjardins…
Quelle soirée, du sacré.
Merci Manon,
ta porte ouverte, cette chaleur,
les amis, merci pour de vrai.
La chanson dans le bon sens,
toute en présence,
magnifique.
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Vous êtes de beaux gardiens, des anges.
Québec le 17 novembre 2012
Allez je vais le dire haut et fort,
Vyviann me parle de ses premiers concerts,
de Gainsbourg,
ses amours perdues…
16 novembre 2012, Sainte Geneviève