Laisser…

Laisser le faire au vent
laisser respirer
laisser la chaleur écharpée
laisser le bruit des couleurs 
laisser sans blesser
laisser les arbres conciliés
laisser les sables s’émouvoir
laisser les pieds aux nues
laisser l’impensable
laisser 
laisser colorier 
laisser l’immortelle 
laisser le désordre des causes
laisser l’écorse
laisser l’odeur spirulée
laisser courir la peur
laisser le soleil horizontal
laisser le flux 
laisser la parole
laisser le simple du jour
laisser l’ailleurs ici
laisser l’instant qui naît
laisser mi-clos 
laisser les pics au sommeil
laisser ton cœur 
laisser le mien
laisser le souffle assagir
laisser les avions en pleurs
laisser l’inoubliable
laisser l’intracé

laisser l’aigle en cercles

Ecorsés vifs

Les lumières du bateau sont des guirlandes qui, 
au large, 
fendent les eaux jusqu’à faire de l’écume des étoiles sans filet.

Si Bastia n’est pas loin,
l’amitié qui s’en vient bat son plein.
 
pour colérer les murs de l’utopie
 
On a décidé de rejoindre les amis pour une semaine,
un temps de liberté
la totale
la royale.
 
Juste deux petits concerts au milieu,
histoire de partager
en grand,
offrir de nous l’inattendu
la chanson d’amours et d’eaux fraîches 
histoire de faire notre mieux
voyager les mots,
planter la sauge dans les voix
faire pousser le nouvel an chinois
dans les mémoires bonifaciées…
Campé campé !
  
 
 
 
 
A chaque matin, 
bord de sables
bordeur de troupeaux à la vague
on dégage l’inutile,
à chaque table on s’aronde, 
on se serre les poignets
on débouche 
on se fourchette
on se cuillère
le couteau
pour fendre l’air d’un refrain
et si le coup plait, 
alors l’âme aiguise 
une forme de joie d’ange ici 
chez Marie’O
l’Harmonie munie d’opales,
de pierres envieuses
de ces joutes à grandir dans le verbe rouge.
 
 
Quel bien-être
que de plaisirs,
et Pascale qui nous fromage
et le Berger qui nous patate
et et et…

Comment remercier
amies amis
frères sœurs camarades,

c’était avant le grand angle 
des politichiens qui nous désespèrent
qui aboient leur misère
leur solitude lourde
et d’aucun miracle.
 
Allez, remercier la mer
scier l’amer pour en extraire 
le juste, le précieux
ce cas d’eau pure
boire
l’Amitié pour présent.