Mon frère Denis

 
Ah Bernard Pivot, on l’aime
on l’aime notre bon bonhomme !
Mon cher Denis,
jeune canaille,
et quand il nous parle de vieillir…
​ « Vieillir c’est chiant ! »

On adore.
alors tu vois
grâce à toi Denis,
ça m’a fait réfléchir un peu
beaucoup
pas seulement,
ça m’a laissé un temps d’écriture,
en joue contre joute,​
ainsi:

Vieillir
c’est commencer à veiller
prendre du recul,
en perdre aussi
​parfois​
car il s’éloigne un peu, le cul !
Quoi queue…
Et puis, veiller 
ce n’est pas être à l’arrêt, 
c’est s’en aller sur la pointe des pieds
tout en douceur, 
quitter la compè​t’
l’idée de tout faire
tout réussir
pour enfin
regarder l’Autre
dans l’allure des autres
et s’apercevoir qu’on a le temps.
En fait, 
c’est un beau ralenti
dans lequel il fait bon respirer.
Vieillir​,​
regarder les choses en farce,
et en beauté
​passer le relais.
C’est prendre le temps de remercier
 

Croire c’est être debout

 
En ces jours sans gloire
ces matins d’appréhensions
de questionnements
débordements
 

​Lent demain d’élections​

ensemble

​à croire… 
 
 
La jeunesse qui l’ouvre,
en son palais
ou la jeune espérance
bientôt sur le pavé
​ »Ce n’est qu’un des buts
continuons le cœur bat »​
​ensemble​
à la recherche de la légalité
fraternité
la Liberté
 
 
En ces jours de foires
de pagailles
de manèges désenchantés
de passations en us
on reste costumes
à l’endroit,
à chanter
ma belle,
l’encre de nos veines
et moi 
mon cœur dans le sien.
 
 
Nous sommes là,
juste à coté de toi,
d’elle 
de lui
à chanter passionnément
écrire
​chercher
trouver,
désirer
​sentir​
ouvrir
​découvrir​
un passage,
le pas
le sage
le fou
héberger la pensée​

​qui s’enrhume​
comme dit 

« Des pensées ça coûte moins cher »​
 
 
Partager le repos,
​sans répit
battre le faire
​l’encensé​
l’enclume​
le verbe dispersé​
​lui ​

délier le cou,

la rage,

​le rouge​
lâcher la colère en l’air,
​dédier nos couplets​
nos slogans d’élégances
souffler à ton oreille
les mille et une nuits
debout
à croire.
 

Ecorsés vifs

Les lumières du bateau sont des guirlandes qui, 
au large, 
fendent les eaux jusqu’à faire de l’écume des étoiles sans filet.

Si Bastia n’est pas loin,
l’amitié qui s’en vient bat son plein.
 
pour colérer les murs de l’utopie
 
On a décidé de rejoindre les amis pour une semaine,
un temps de liberté
la totale
la royale.
 
Juste deux petits concerts au milieu,
histoire de partager
en grand,
offrir de nous l’inattendu
la chanson d’amours et d’eaux fraîches 
histoire de faire notre mieux
voyager les mots,
planter la sauge dans les voix
faire pousser le nouvel an chinois
dans les mémoires bonifaciées…
Campé campé !
  
 
 
 
 
A chaque matin, 
bord de sables
bordeur de troupeaux à la vague
on dégage l’inutile,
à chaque table on s’aronde, 
on se serre les poignets
on débouche 
on se fourchette
on se cuillère
le couteau
pour fendre l’air d’un refrain
et si le coup plait, 
alors l’âme aiguise 
une forme de joie d’ange ici 
chez Marie’O
l’Harmonie munie d’opales,
de pierres envieuses
de ces joutes à grandir dans le verbe rouge.
 
 
Quel bien-être
que de plaisirs,
et Pascale qui nous fromage
et le Berger qui nous patate
et et et…

Comment remercier
amies amis
frères sœurs camarades,

c’était avant le grand angle 
des politichiens qui nous désespèrent
qui aboient leur misère
leur solitude lourde
et d’aucun miracle.
 
Allez, remercier la mer
scier l’amer pour en extraire 
le juste, le précieux
ce cas d’eau pure
boire
l’Amitié pour présent.
 

Alcaz in Québec


Trouver l’axe

Nous avons rencontré Axelle dans son petit village
Étoile.
A son tour, céramiste, potière
pas au tiers, payant mais pas que…
Axelle crée de belles manières de ces matières.
Et l’eau,
de ces formes, c’était
un bel après-midi avec Florence
qui venait chercher du bol.
De suite on a senti la rassurance de terres
de mains
les yeux dans le sourire
il y a plus d’un an de cela.
Nous avons fait affaires à faire ensemble alors,
et mis nos affaires en amitié.
Elle écrit la phrase que tu veux
sur une étoile poterieuse,
fait des tasses de bonne mine.
A défaut de chanter dans son atelier,
on lui a offert un album à l’époque
pour la remercier de son accueil.
Par contre elle n’a pas pu voir le duo tous ces temps là.
Et puis quand elle a appris que nous revenions
pour ces deux concerts,
ce février 2017
les dates lui tombaient encore à coté, 
mais là, 
en parlant de tout 
elle nous raconte son engagement pour les réfugiés
venus de la Jungle de Calais dans son village.
Les guerres, les intestines, les autres de foi…
Nous sommes très touchés,
et nous vient l’idée d’organiser ensemble, 
proposer le dimanche après midi
un temps de partages avec ces nouveaux amis.
Comment faire pour les accueillir 
les remercier d’être là, 
nos cultures en la même âme,
les mêmes désirs de vivre.

Un concert, oui
un concert,
chanter l’amour et l’eau fraîche
se faire des hugs.
Axelle a réussi sur ces deux jours 
à mettre en place avec son compagnon Fabien,
qui soit dit en passant,
joue top bien de l’harmonica,
il est d’ailleurs monté sur scène avec nous
jamer sur le morceau
« Quelque chose pour Nous »
Tu te souviens cette chanson
sur un des premier albums d’Alcaz:
« Car là où j’ai de la peine
il y a aussi de l’amour
chante-moi I love you je t’aime »
et c’est reparti pour un tour »…
… mais si tu te rappelles
« Si on laisse les gouverneurs 
gouverner dans nos demeures 
c’est qu’il est vraiment l’heure
de faire quelque chose pour Nous »
 
On n’en était pas encore 
aux Sarko-Trafiquants 
mais c’était pas loin !
Bref,
Axelle a réussi à obtenir 
une super salle au Prieuré d’Allex,
un lieu splendide,
et surtout à faire venir,
quelques familles de réfugiés et leurs éducateurs.

Le bouche à oreilles a fonctionné.
Viviane toute chamboulée,
les yeux dans les leurs 
sa voix dans la mienne
« D’où que tu viennes porté par les vents
d’où que tu viennes, auparavant
faut qu’te dise que j’t’aime… »
Et nous nous sommes déclaré la Paix
un régal, total ensemble on s’est offert des rires
de ces regards de ces lumières de peau,
les enfants à jouer entre les notes dans la salle !
Les amis à écouter, sentir l’air,
respirer l’air…
 

Aussi après,
on a pu échanger quelques mots en anglais,
l’un est musicien en Afghanistan
l’autre étudiait encore,
on a pu embrasser les enfants, 
cette jeune femme enceinte…
 
Mon pays c’est le tien,
viens, 
entre 
mon pays c’est ton ventre.
Oui mon pays c’est le tien
notre pays de ficelles
n’est plus un pays 
c’est la terre, elle est si belle
nous sommes sur terre.
 
Merci à tous qui étiez là,
et à ceux qui n’ont pu venir partager cette joie
leur rendre hommage
pour leurs courages.

All you need is love