St Claude le 4 décembre, Manitoba
C’est sous une neige battante
que nous filons à petits pneus vers St Claude.Ville jumelée avec notre village Jurassien.
Ce qui semble normal
quand on sait que ce sont les jurassiens
qui sont à l’origine de cette ville,
pas mal de Bretons et de Normands également.
C’est le jour de gloire, quant au Seigneur
le silence poursuit cette méditation là.
En fait il y a une grosse pipe sculptée en plein centre de la ville,
pour le centenaire, les gens l’ont remplie de tabac,
et on fumé chacun leur tour,
à la paix !Ah St Claude !
Ils fêtent même la Bastille chaque année !
Nous sommes heureux de passer te voir,
on ne voit pas grand chose tellement il neige,
on ira donc à l’essentiel.Ici les Francophone sont pour une majeure partie
mariés à des Anglophones,
ce qui n’aide en rien le développement de la langue
pour les générations qui s’en viennent,
l’école a seulement 50 élèves qui pratiquent le Français
pendant les cours
mais qui dans la cour se parlent en… Anglais et oui …
Nous sommes impuissants
et d’ailleurs pour le concert
nous aurons du mal à être compris dans nos inter-actions,
ce sera limite.
De plus l’accent est très prononcé à St Claude,
ça a son charme sur les personnes qui vont avec !
Trop gentils, tous.– 25 cette nuit,
on se retrouvera ensuite à dîner chez Claudette,
femme battante, résistante de tout bois,
qui a invité le Comité autour de la table,
ils fêtent en même temps Noël.Les discussions sont ouvertes et les rires volent fort aussi,
l’accent Marseillais de Vyviann qui en rajoute pour les amuser,
ça les touche et les invite à poser mille questions,
et nous
à rebondir sur leur quotidien en toute légèreté.
Le sérieux aussi sur la réalité de la Francophonie
et chacun cherche une solution, chacun émet son avis,
c’est incroyable, on retrouve cette impuissance
devant les pouvoirs en place…
La même que chez nous, en France, en Europe.
C’est étrange comme sensation et nous n’avons qu’à écouter
être ensemble et croire.
Croire en nous tous et en la vie.
On ressent fort cette désolation culturelle.Dans ce genre de village, petit, 500 familles.
Il n ‘y a plus grand chose de vivant culturellement parlant.
Et les bonnes volonté s’épuisent,
on a de la peine,
on rit quand même en faisant la vaisselle ensemble.
Quand tout le monde dort, on se retrouve,
Vyviann et moi
au Blog Opératoire, à vous écrire,
un vrai plaisir avant un vrai dodo.———————————–
-15
réveil ciel de mer, pas de vent
le bon temps de repartir, de remercier,petite halte à Starbuck pour manger rapide.
Ce soir Winnipeg nous tend les bras et ça repart !
Jyves
Auteur/autrice : Viviane Cayol
Les plaines déliées
Le samedi 3 décembre, Notre Dame de Lourdes, Manitoba.
La route qui mène à Notre-Dame de Lourdes est plus vallonnée,
on quitte les marais pour la montagne promise !
La belle humeur s’amuse entre nous,
on se taquine le poisson
Vyviann est ravie
et comblée de ce que nous venons de vivre à Laurier.
Le coté artistique, le coté beaux-arts
elle sent tout cela dans l’approche de Lucien
pour la Grange.
Moi c’est en plus le coté humaniste qui m’a ému,
le simple fait du geste.
Alors tous les deux on rêve,
on se dit que ce serait bien de revenir
pour le rien, pour le fun,
passer là plusieurs jours
et soirs à « jaser » comme ils disent,
parler, regarder comment prendre soin
comment ne pas perdre cette langue,
l’Histoire,
comment mieux transmettre
et donner aux jeunes le goût de se battre pour résister
pour cette Francophonie.
On essaie d’écouter la radio,
un gros buzz inutile,
revenir à l’entre nous,
seuls au monde !On roule vers le miracle
N.D de Lourdes,
encore quelques vallons, quelques troupeaux de chevaux,
les cheveux du vent sur les plaines, des vaches aussi,
et nous y voilà.Une rue principale et gelée
crossroad,
là, un motel
et collé à lui,
« Le Capricorne »
genre de pub Américain,
une salle à l’arrière,
ce sera là que nous vivrons cette soirée nouvelle.On rencontre Paul et sa femme Yvonne qui vont nous héberger,
un couple magnifique de source vive,
un couple voyageur et le plaisir s’en vient naturellement
il suffit de deux minutes.
Leur maison est à quelques miles de là,
on force la nuit, on trace
pour arriver en plein champs chez eux.Il fait chaud, il fait bon et nous dînons ensemble.
On est très heureux de se rencontrer,
d’échanger nos points de vue, nos passions,
parler des voyages qu’ils ont vécu, nombreux,
de ce comment voyager,
être,
faire corps au pays parcouru,
quelle adaptation,
quel sens à cela ?
C’est vraiment passionnant.
En revenant du concert qui se terminera en ovation,
avec un mot spécial pour ALCAZ
de la part de la responsable Franco-Manitobaine
avant les rappels,
on a les yeux qui picotent …En revenant at home donc
chez Paul et Yvonne et les chats dehors,
on reprendra cette discussion sur la région,
son passé lourd d’autorités,
passé qui débordera sur la religion, les religions,
le marché religieux,
mais aussi les églises qui se vident,
les curés Africains dans tous ces villages Franco-Manitobain,
eux à qui nous allions enseigner, missionnaires,
aujourd’hui nous reviennent
qui plus est surveillés par leur évêque régional.
On apprend qu’ici le prêtre Congolais doit envoyer son argent
à ses supérieurs au pays !
La mafia catholique en action !
La discussion reprendra le matin au sujet des autochtones,
des métis,
on comprendra mieux l’abus de pouvoir des Anglais aussi,
voleurs de terres.
En fait si on regarde bien,
c’est le plus gros rapt devant l’Eternel !!!
On leur a volé leur territoire,
reste leur seul droit: la réserve !
Et ensuite on leur impose un terrain à cultiver
qu’ils ne peuvent même pas acheter et jamais ne le pourront,
trop fort ces Anglais !!!
C’est crazy dingue d’injustice notoire, et on passe les détails…
Paul adore le jazz mais pas que,
il nous fait découvrir sa passion pour la musique
au travers d’artistes comme
Jill barber,
Anne Murray country.
Sur la table de la cuisine
« La Liberté » le journal Franco-Manitobain
dans lequel on peut lire aussi
le passage d’Alex Nevsky,
de « Brigade de la Rivière du loup »,
celui de Daniel Roa sur Winnipeg.
Des jeunes pousses de la Francophonie, youpi !
…
Dehors il neige à plein poumons,
on doit y aller, on est super bien les amis,
chère Yvonne, cher Paul, juste on doit partir,`
vous dire qu’on aimerait ça nous revoir les quatre,
oui c’est peu dire.
Vous êtes deux belles personnes
et on vous serre dans nos bras.
Vivants que vous êtes.
Merci à vous
et surtout ne lâchez rien de votre langue
elle sonne l’ange élu.Jyves
La chambre ALCAZ
Vendredi 2 décembre, Laurier, Manitoba.
J’ai lié ma botte avec un brin de paille …
Je me souviens de cette chanson
avec mon frère et ma sœur
en arrière de la Simca familiale
sur la route des vacances…
Là c’est la même joie d’enfant
Vyviann et moi on roule,
on roule,
on traverse les immensités Manitobaines
qui mènent à Laurier.
De grands virages encerclés,
de ces plaques de verglas où se reflètent les nuages indiens
on roule,
on longe le lac, et par moments c’est sublime
comme un lagon qui se serait trompé de saison,
on est entre les glaces du lac,
des deux cotés de cette blancheur spéciale
turquoise un peu.
On a l’impression de filer à l’infini,
de patiner
sur un miroir horizontal,
l’impression de fêler la perfection vierge,
c’est tellement fort cette sensation, on ne chante plus
bouche bée,
tombés
comme nus
dans cette resplendissante nature sauvagement plate,
offerte,
ronde aussi,
profonde,
on ne sait plus très bien,
on hallucine
c’est sûr,
c’est trop de beauté
on ralentit,
il fait -15 au compteur,
on roule
60 à l’heure, plus de mots
et plus d’essence bientôt !
Quelques siècles plus tard on s’arrête,
après des km extra-terrestres
un « dépanneur » en bord de rien,
on fait le plein à la pompe qui n’en a plus l’air,
d’ailleurs la femme nous demande 20 dollars
alors que son compteur en affiche pour 10
mais bon c’est ok.
Dans sa boutique, des pièces détachées,
de l’alcool, des batteries de voitures, du pain,
elle fait office de Poste aussi …
Je t’imagine Vyviann marcher des heures dans la neige
pour lui remettre une lettre,
en recevoir une,
c’est un comptoir, un lieu qui nous fait son cinéma !
Autrefois il devait se vendre la fourrure, le bois, va savoir …
Allez roule,
ici et maintenant, beaucoup d’élevage, des prairies,
on voit les bêtes qui apparemment n’ont pas froid aux yeux,
des troupeaux entiers, de ces couleurs animales …
Très peu d’arbres.
Hey voici Laurier,
on y est c’est Laurier, mon amour, Laurier,
petite ville sans prétentions,
et puis la Grange sur la gauche,
l’auberge où on joue ce soir.
On se gare, la maison dressée comme blessée
toute en travaux de l’extérieur,
toute enchantée,
et Lucien qui nous ouvre ses bras en premier !
Lucien lunaire,
on pourrait croire au comtes de fées,
surtout Vyviann !
Il nous fait la visite du chef qu’il est
(réputé dans tout le Manitoba pour sa bonne table)
chef cuisinier,
casanier,
designer,
là on n’y croit pas c’est comme un décor de théâtre,
un chantier d’artiste,
à chaque chambre un nom
la chambre « Johnny le cow-boy »
la chambre de la Tante postière,
la « Méditerranéenne »… la chambre ALCAZ !
Tout ça dans un bel assemblage drapé,
des tentures à la place des portes en attendant,
tout cela dans un précieux magnifique,
et puis ce mur,
un mur de mémoire qui représente
les quatre façades différentes au fil des générations de la maison,
on est comme transportés,
une sorte d’ailleurs ici c’est où, bien là
quelle pièce ?
Deux poêles à bois suffisent pour ces trois étages échafaudés,
vous dire donc combien cela fonctionne
dans cette maison de bois et de tissus.
Et puis cet homme Lucien, dit facilement
qu’il ne transforme pas cette maison pour rien,
c’est pour que les gens puissent venir s’y poser
se reposer
déposer un peu de leur vie, là,
et vivre ensemble leur temps choisi.
Il aime le cœur de l’autre et le sien est ouvert tellement.
Les regards sont simples et on est comme dans une éternité,
comme depuis si longtemps, frères, sœurs,
en tous cas c’est un ange,
et d’ailleurs il y en a plein les murs les toiles et les tableaux,
une réelle atmosphère.
On est aux anges !
On se sent comme libres.
Des jeunes arrivent , des professeurs à l’école du village,
Québécois, ils se connaissent bien et en échange d’un bon repas,
donnent de l’aide.
Aujourd’hui c’est la déco de Noël
et puis la soirée ALCAZ.
Ils sont très dynamiques et heureux, `
joyeux,
ça rigole à tout va,
un réel instant de grand bonheur doux.
pendant ce temps on installe, on prépare,
et puis vient le repas,
préparé aussi par Mariette et son homme,
une immense table posée là en plein milieu,
on est nombreux, c’est beau, très beau.
Le concert sera tout aussi beau et fin,
les jeunes mettront le feu !
Il y a aura bien du monde et même une vieille dame de 91 ans !
Une française de Montpellier installée depuis ses 20 ans.
Pour nous c’est très touchant, et les anges
les anges…
On terminera la soirée à nouveau autour de cette table,
à rire à manger et boire la joie des histoires partagées.
—————————————
Au petit matin la lumière envahit l’espace,
tout le monde est là en douceur,
on se dit que partir est toujours une petite déchirure,
mais on a le temps encore aussi
on va tous faire une balade,
porter le cœur à cette pure merveille qu’est la nature
la neige, l’air grand.
Les chevaux eux aussi bien curieux
qui vont nous donner le plein d’amour !
Au loin,
les voitures et leur nuage de neige en arrière
les saluer au passage,
le froid qui nous frôle…
Rentrer manger une dernière fois ensemble
partager le pain.
La moutarde maison Lucien Boisvert,
une recette de la grand-mère
dont nous ne saurons pas les quantités ni les ingrédients,
un régal !
Le thé dernier de l’amitié
Un vrai moment de prière c’est fou !
Nous sommes si proches de l’âme là,
la pleine conscience.
Oui notre désir est là. Partager le vivre.
Photo, un signe, partir…
Le lac calmé
St Laurent, 1er décembre, Manitoba
L’inondation du 31 mai
qui a frappé toute une population de la ville de St Laurent
au bord du lac Manitoba,
n’est pas près d’être oubliée
d’autant que nombre d’habitants ne sont toujours pas relogés.
Toujours pas prévenus du passage des experts.
C’est une catastrophe dite « petite » qui a été provoquée,
suite à une erreur d’appréciation des pluies,
et des eaux venant des montagnes rocheuses,
pour éviter la « grande catastrophe »,
l’inondation de la ville entière de Winnipeg.
La population a donc joué le jeu de ce choix politico-écologique,
et pratiquement 5000 personnes ont été inondées,
sauf que là ça commence à durer pour certains.
L’ami Jacques qui nous reçoit et nous héberge
est de ceux-là.
D’ailleurs il nous emmènera visiter sa maison en pleine nuit
sur les bords de ce lac calmé pour aujourd’hui.
La plage était belle et pas loin …
Une désolation,
sans compter sur le travail désastreux des castors.
Les arbres battus,
abattus
Quelle émotion,
ça nous rappelle quand nous étions passé
à la Nouvelle Orléans après l’ouragan Catherina.
Et dans les yeux de Jacques cette tristesse …
pas sûr de tout récupérer en plus …
Il est pour l’instant relogé dans les terres,
une petite maison isolée
dans laquelle on entre sans clefs,
ici pas besoin de barrer la porte !
Ils sont chouettes ces gens tranquilles coté confiance.
Quelle leçon.
On pose les valises on prend un temps de pas grand chose.
Nous voici donc de retour au village,
là se trouve la plus importante communauté Métisse Francophone.
Et la difficulté on le sait bien
reste à préserver la langue.
On jouera dans la salle polyvalente,
du collège Franco-Manitobain
un bon son de cathédrale,
drôle,
un succès mêlé de rires
et de partages ensuite avec certains jeunes passionnés de musique.
L’un d’eux se mettra au piano
et nous jouera deux trois morceaux
l’air de rien pendant qu’on roulera les câbles et qu’on pliera le matériel,
merci bel ange !
Un autre nous parlera de sa famille à Marseille, le sud, les cigales …
Une toute jeune femme Française, là pour un an, toute timide,
des compliments jolis…
On a beaucoup de plaisir
et Jacques nous ramène dîner chez lui,
on parlera
de Saskatchewan,
le canal de dérivation,
avant ça,
l’histoire,
les Bretons,
les Indiens,
les Métis,
les Anglais,
les combats,
les résistances,
la Red River,
le Lac Manitoba,
le Lac Winnipeg,
les castors,
les fourrures,
la terre,
les vaches,
la pêche …
On écoutera jusque très tard
…
Au réveil, pas un bruit,
Vyviann émerveillée,
belle de ce nouveau jour.
On prépare le petit déjeuner,
Jacques est certainement déjà à l’école,
on lui souhaite le meilleur
et une nouvelle maison où il puisse vivre heureux.
Dehors la neige froissée par les pattes de quels animaux,
j’essaie de suivre, j’entre dans la forêt,
dans le froid aussi, et dans mon cœur
jusqu’à sentir la joie unique de cet instant blanc
ma solitude offerte
le pas à pas de mes pensées douces
en balade,
ma gratitude,
je suis membre de l’univers
mes ailes mes sens
tout se tourne vers ce grand qui manie tout !
La vie va …
Traces traces traces
Jyves
Le coup du vent
St Eustache, le 30 novembre, Manitoba.
On arrive à St Eustache sous un beau soleil extérieur,
rieur,
mais dehors c’est un autre tempérament !!!
La vile semble vide,
on repère l’école au drapeau devant.
On a en effet décidé avec l’équipe de « Chemin chez nous »
d’aller jouer et raconter un peu de nous aux élèves en début d’après midi.
Une soixantaine d’enfants et leurs professeurs nous attendent donc
dans la classe de musique.
Une belle émotion en tous cas, on a passé un bon temps de rencontre.
Les enfants ont beaucoup ri de nous avec nos chansons,
notamment quand on a chanté « La cane » de G. Brassens
et le passage ou on fait la trompette,
alors ça , ça a bien marché.
On avait l’impression qu’ils n’avaient jamais vu ça !
Certainement aussi,
qu’ils n’avaient jamais vu d’artistes Français faire les clowns,
et d’aussi près !
Ils étaient bien Canadiens, encadrés, pas fou-fou,
à l’écoute, super.
Repartis vers leur classe bien en rangs.
Ensuite nous avons filé à l’auberge
où nous devions dormir
de l’autre coté de la Transcanadienne,
à Elie un tout petit village inspiré.
En fait d’auberge c’est un ancien couvent.
Des nonnes habitaient là,
et il se raconte des tonnes de choses,
la légende veut que ce lieu soit habité par plein de fantômes…
Ce qui est sûr c’est que l’envoûtement vertical est là toujours,
plein de statues dans les couloirs,
de bougies,
icônes statuettes,
les chambres,
au premier étage il y a même une chapelle
qu’ils transforment en dortoir l’été pour les touristes.
Linda et John sont très accueillants et lui parle un vieux Français
qui enchante …
on adore de suite, ça clique !
Au sous-sol il nous montre un immense aquarium,
là se trouvent tous les poissons qui passent l’été dans le bassin du jardin,
il y en a plusieurs qui ont dépassé les 60 ans…
Toutes les plantes sont là également,
ainsi protégées du grand froid qui s’en vient.
Une incroyable installation de fou qui prend toute la place?
mélodie en sous-sol !
Nous on prend le 2ème étage pour dormir et répéter
vu qu’il n’y a qu’une personne qui dort là
et le gars travaille la journée.
La chambre au lit king, vieux, très vieux.
Quel évêque a dormi là avec quelle nonne !!!
On rigole bien avec ça !
Le lendemain du concert
après une nuit douce France
à sentir le passage massage des interminables trains de marchandises,
le couvent tout tremblant comme en plein séisme,
on part le long de la route pour prendre l’air à -10°.
Avant de s’en aller,
John nous fait un petit plat succulent,
on prend des photos de la pièce, de lui et Linda,
de divers endroits et …
et on file entre les flocons qui se font plus pesants.