Nocturne

Il n’y a qu’à partir
et à partir de là, se sentir en mouvement.
Sentir le mouvement.
Le fil qui vous bascule alors a toute son importance
entre l’avant et l’après, non l’arrière.
C’est étrange tout de même non ?

Éteignant sa clope du pied gauche talon usé, mocassé,
il eut comme un sourire bleu
et dit:

Le perpétuel, c’est lui.
Le reste n’est que d’air et de rien.

Qui ça lui, dis-je ?

Quelques secondes d’inspiration, il me regarde,
ses lèvres en mur, essoufflé comme
couru d’avance,
change de trottoir d’un sourire flou.

Le geste reflux, gabardine trempée,
je m’en remets à nu.


Détermination rock

Lâcher nos doutes

et laisser l’air

… Libre



Inukshuk

Pensées vives

de nos mains en partages


L’heure ?

Du bleu du bleu du bleu

du bleu du bleu

du bleu

… Merci


La vie l’amour

On laisse peut-être trop traîner les convictions
à l’arrière de nos rêves,
n’est-ce pas ?
Peut-être par hésitation,
par pudeur,
humblement,
maybe,
pour ne pas abuser du temps
et de la parole,
pour ne pas se sentir sur le devant.


Sortir du rôle.
Le divan.

Et la machine infernale nous broie les pensées simples
elle vient nous perturber l’esprit
nous indisposer jusqu’à nous faire douter.

Quand le doute s’installe,
les mots changent de couleur
de douceur,
pleins et liés,
le teint blafard  lui, se met circonflexe,
la voix mielle son accent
et s’absente alors pour un petit moment.
Un brin, un cil, un souffle …
Un rien
diront les conducteurs de la machine.
Quid, un de ces trous de cœur peut donc nous faire mourir
en l’œuf telle une seconde?
Qui vit plus, vit plus vite qu’une seconde ?
une pensée ?
un point,
la vie, la mort?
non cela laisse trois secondes,
trois petits points

La naissance

la vie

la mort

Sans hésitation
J’en suis comme vaincu,
convaincu .