Le 5 juillet

On met un peu plus de deux heures de Trois Rivières à Sherbrooke,
il fait beau fait chaud fait bonne humeur.
Tout ça fait son effet.

On repense à notre concert, on revoit on dit on formule.
On arrange pour le prochain, ce sera demain.
Aujourd’hui on a juste à poser nos affaires au gite réservé pour nous,
aller au bar “Le loubard”
où se déroulera ce soir une émission radio en public.
Nous sommes les invités de Sylvie Bergeron,
une femme formidable, engagée, culturelle, prof de lettres
d’une ouverture magnifique.

Fan d’Alcaz également,
notre chanson “On marche fragiles” a servi de générique cet hiver pour son émission … 

On arrive en terrasse,
et son sourire, son regard,
de suite on se connait depuis mille ans.
De suite elle nous parle de la Marseillaise,
un auditeur souhaite en savoir plus sur ses origines.
Comme on a un doute, non pas sur Rouget de l’Isle,
mais sur l’historique on recherche ensemble sur la toile, 
on en profite pour lui souffler la version de Graeme Allwright,
chant guerrier qu’il a ré-écrit, changé  en hymne à la Paix.
Le bel homme.
On en parlera sur les ondes lors de l’interview.

(Photo : Perry Beaton)

C’est scandaleux ce texte violent qui n’a rien à voir avec notre époque.
Quand je l’entends ça me rends furieux.
A chaque remise de médaille sportive, allez hop un chant guerrier…
N’importe quoi et personne ne dit rien de rien.

Vyvian elle,
lance la première phrase
et on en profite pour chanter le texte de Graeme en direct
et en public.

Il y a là plein de monde.
Des invités de tous bords,
culture mais aussi, bien-être, tourisme,
un jazz band aussi qui s’amuse bien entre les entrevues.
Deux heures de bon temps, le public lui se régale mais surtout
de ce qu’il mange et boit !!!
Plusieurs personnes nous félicitent et sont curieuses en nous écoutant
ça nous permet d’entrer en relation et la belle vie s’installe.

Après l’émission, Sylvie nous rejoint pour diner,
souper jaser
rire d’être là comme toujours et envisager l’ensuite. 
C’est certain, non seulement on chante demain
mais on souhaite revenir,
chanter plus encore, plus haut plus fort
Ca le fait on est sur la même Longueur d’ondes, on adore.

Là aussi à la table, une amie d’amis que Vyvian a retrouvée 
une Française, Madeline, qui vit à Ste Camille depuis maintenant plusieurs décennies.
Peintre elle aussi … 

Tout est simple en fait.

Après tout après ça,
on est très heureux de rentrer au gite
le reste on lâche, on le jette.

 

Trois Rivières, 4 juillet

La route est claire, ensoleillée de nos désirs.
On se fait le film de la soirée au festival “Festivoix”
On se prépare une liste de morceaux spécialement
pour ce lieu foin fou, on souhaite leur faire plaisir
en les étonnant à nouveau !
On rigole, un film,
au volant on fait les snobs !

Le Zénob
un endroit que l’on adore, une équipe plein feux,
toujours à l’écoute.
On se fait vraiment une joie de retrouver tout ce petit monde,
et les fleurs toutes en vaches
sur la route le sentent bien, qui nous éblouissent.

La route est simple, de campagne et de chaleur.
On climatise quand même.
On écoute le cd  des “Nitrates de Madame Mimieux”
Lumière rose au volant …
Un beau titre d’album

“ Rien n’est moins grave”

C’est ça aussi voyager,
découvrir la nature
la poésie, la musique naissante,
les bourgeons les sentir,
les voir à la pousse-toi d’là que j’m’y mette !
Voyager c’est peut-être ouvrir les valises
laisser le linge aux vents.

Et puis se perdre …
Aimer ça,
dans la musique de l’Autre.

Trait d’union, on y est.
Le pont passé,

Trois Rivières,

chut …

ses rêveries en bord de fleuve

 

ville frappée d’éternelle écriture, 
l’odeur des jardins à poètes, 
ces rencontres de cesse, 
les joutes de bières en vers, 
le verbe cloué sur tous les murs, de partout, 
les jeunes pousses rebelles…
Tout, on y est.

Alors on entre,
grand beau temps, un peu de lourd,
un peu comme en chaleur mais très heureux.
On pose les bagages, on croque un morceau et de suite
une interview prévue  pour une télé
à l’arrière du Zénob, en terrasse.
On rigole bien, on leur offre deux chansons live
vue sur cour !
Vivement ce soir 23h.

16h, petite virée en ville,
les friperies habituelles,
les lieux où ça joue ça chante en après-midi

 
un resto Thaï
un souffle d’air et de thé vert,
eau de table à volonté

Avec nous un bénévole sur le festival, Jean,
à disposition,
jusqu’après le concert
et qui là, nous raconte
son point de vue, les artistes en gros,
la folie des grandeurs chez certains
(on connait ça aussi chez nous hein !)
aussi comment la ville de Trois Rivières est sous contrôle mine de rien,
la politique,
les non réactions de la population…
Son bénévolat aussi dans une asso qui propose en ligne
des chauffeurs pour les ceuss qui ont bu plus de deux bières en ville  
et qui ne veulent pas perdre leur permis. Chouette le gars génial.
Hey, t’as vu l’heure ? 
On y va, comme tout passe.

Le public lui aussi est là, une équipe vidéo,
allez c’est parti.
Là c’est pas dans l’intime,
pas l’heure ni le jour, on fonce dans le festif,
Vyvian improvise et percute
Je lâche l’impression, le mental bascule,
on donne
et ceux qui nous connaissent depuis plusieurs années
toujours fidèles,
ont un regard fripon à l’écoute d’un ou deux Brassens de passage !
On terminera aussi tard qu’on a commencé.

La nuit sera étouffante d’absence de vent.
Lumière blanche au matin, réveil d’office.
Pas de volets, cool on y va cool
avec cette sensation d‘avoir encore vécu une grande histoire

à Trois Rivières

Bromont, dimanche 3 juillet

Il est tôt, je me rase,
la tête, la barbe, épluche mes rêves cassés.
Dehors les amis installent le petit-déjeuner sous un soleil plaisant.
Encore un paradis d’instant d’oiseau …
Merci l’éternité de nous offrir ce moment là.
Nicole la fourmi merveilleuse d’ALCAZ,
la fidèle amie,
a préparé le thé, le miel, les crêpes,
aussi des petits morceaux de melon,
c’est tout ça pour le nid familial.

Quel cadeau !

Et puis, aller,

 

vite se préparer pour la scène de l’ancienne Eglise St John en ville à Bromont.

 

 

Le concert est à 11h30 ce matin.
Wouahhhhh,
oui oui on va le faire, tout donner en plein midi !!!

On arrive sur place et de briques, un endroit chargé,
les vitraux sont d’une splendeur, l’acoustique étonnante, naturelle.
Ce n’est plus une église depuis longtemps,
cette salle,
on dirait un cabaret en fait.
Le public est invité à prendre un café-croissant avant de s’installer,
pas belle la life ?

Nous sommes prêts au sous-sol en loges, la voix tiède et l’œil en oreille.
On se demande ce qui sera ?
On a toujours envie de savoir … ce qu’on ne pourra jamais savoir …
Et c’est tant mieux, temps fort que ce questionnement lié au trac.
Lequel trac est lié à la peur, peur de cet inconnu.Bref …
On entend le monde qui s’installe et qui parle fort.
Nicole vient nous dire que c’est plein.

Le concert coule de source comme divine, la source.
Nos anges sont là, c’est certain, on le sent, mais pas que…
Il y a aussi des amis venus de loin, et cela nous excite plus qu’encore .
youhouou!

Vyvian a l’air et nous envole de gré,
dès la première chanson
sa voix nous en raconte plus que les mots peuvent en dire.
Ses mains, l’espace, les cordes,
je vois en elle ses propres ailes.
Quant à moi, je ne suis pas loin de l’ultime.
Je remercie tout en m’amusant sur le manche
comme un oiseau sur …
sûr de lui et ma voix fatiguée prend dès lors des allures cheyennes.

Nous reverrons longtemps tous les deux l’ovation qui a suivi.
Ces visages pleins là.
Nous sommes toujours très étonnés ici au Québec
ces gens de cœur, ce public qui d’un coup,
au final,
ensemble se lève, nous élève
de par cette joie aux mains en ailes défroissées
qui applaudissent leur propre envol … 
Des oiseaux migrateurs au lac d’un espace de paix 
qui s’ébattent avant de reprendre ciel.
Comment vivre plus simple derrière vive émotion ?

Parfois j’en pleure en saluant,
ma main dans celle de ma Vyv’.

Tellement fort  cette présence là.

Nous allons manger au Musée du chocolat,
une jolie place en plein village,
terrasse en arrière,
parasol et vent solaire,
c’est extra aussi de se concerter le midi,
ensuite reste la journée dans son entièreté,
la découverte du calme possible et bleu en soi.
L’à vivre .
Allez, on lâche, petite glace en dessert !

Puis
on file chez des amis qui ont un studio d’enregistrement en forêt.

L’endroit est splendide, sauvage, caché.
Petit potager, l’épouvantail de Pierre.

Le studio (la p’tite maison dans la prairie !)
est très accueillant,
on aimerait revenir travailler là.
On reviendra !

Retour au chalet, bord de lac en maillot,
Soleil fort,
orage pas loin,

puis la soirée sera la dernière ici à Bromont,
intime et d’attentions douces entre nous,
comme on aime.

 

 

Aller dormir un peu.

Demain nous prenons la route pour le “Festivoix” de Trois rivières,
à deux heures d’ici.

Samedi 2 juillet

Il est là le simple,
quand le cœur ne dit plus rien, qu’il est juste le tempo de l’instant.
La contemplation fait partie intégrante de l’instant
si on laisse le vent faire son travail.
Nous voici à Bromont, une petite heure de Montréal.
Une campagne  fraiche, bien rasée, verte pleine et de vallons.

Le chalet de Nicole près de son lac est un nid .
Nous n’y étions pas venus depuis plusieurs mois.
Là, même la pluie ne dérange pas.
Par bonheur c’est le premier jour de beau temps, de chaleur.
On est très heureux de se revoir depuis quelques jours de séparation.
Nicole et Vyvian sont en belle forme de retrouvailles

Et puis ça tombe bien ce soir il y a fête au bord du lac.
L’association qui aide à prendre soin de l’eau
et de ses bords, de ses algues, organise un “party”
L’endroit est superbe et une petite scène a été aménagée pour le soir.

 

La fin du jour est très douce,
les uns trinquent et mangent
tandis que d’autres sont aux enfants. 
Plus tard soirée sucrée,
ça chamalote auprès d’un feu
et sur la charrette qui sert de scène
chacun y va de sa chanson, c’est chouette familial, proche.
Humain à défendre son environnement, se prendre en main..
On est très touchés de l’invitation.
On chante là, entourés de moustiques-fans, j’en avale un en chantant !
 

On finit la soirée au chalet sur la terrasse auprès du feu.
Vers une heure du mat on entend gratter plus bas,
ce sont les ratons-laveurs qui viennent chiper les graines pour les oiseaux.
Ils grimpent à la mangeoire,
secouent le tout et ensuite n’ont plus qu’à ramasser !
Un vrai spectacle et il se fichent qu’on les éclaire.

Bon, on ne va pas y passer des heures non plus !
Allez, dodo laveur …

Toronto le 27 juin,

Il est un jour puis un autre
une ville puis une autre
un passage à l’autre

laisser de coté les mots pour vous autres

et d’une image à l’autre

un instant à l’autre

une allure à l’autre

un regard et … L’autre

un sourire vers l’autre

jouer avec l’autre

se jeter à l’autre

les uns pour les autres

qui se jouent de l’autre

à la cause d’un autre

suspendu à l’autre

à part ça quoi d’autre

entre l’une et l’autre

prendre soin de l’autre

sans déformer d’autre

que le rêve de l’autre

cette illusion autre

ballotage entre autre

ou de part et d’autre

on n’aime que pour l’Autre

cette lumière en l’Autre

Mon amour