Montréal sombre dans le rétroviseur
la pluie balaie doucement notre mémoire,
le présent est dans l’auto de Réjean.
Nous roulons vers Québec.
Ces derniers jours étaient en plein soleil
ce départ lui,
rend tristes les nuages.
On revient t’inquiète, on revient.
La route on la connait,
par contre ces couleurs nous émotionnent
de partout,
ces arbres qui sans rien dire
passent du vert au rouge vers le gris
sans broncher
sans bronchite
acceptent toutes les intempéries
ces feuilles en suspens,
sous le poids des gouttes.
Ah les gouttes
on y goûte chacune de nos yeux deux.
Réjean nous parle de sa province,
de son action pour aider
redonner.
Un bien bel homme.
On est tous les trois en éveil
sur ce chemin de vivre,
et puis
soudain
il bifurque et sort de l’autoroute.
La lumière penche,
fin d’après-midi,
on roule à présent sur les chemins du Roy.
Longer le fleuve de si près,
ralentir pour l’Histoire,
sentir le pas des chevaux,
entendre les roues des calèches…
Magnifique,
comme il dit Réjean,
c’est de toute beauté !
J’aime bien ce
de toute beauté…
C’est la bonté même
cette nature en feu,
ces maisons vieilles,
vieille France !
Que d’espaces sauvages encore
que de silences plus vieux
quand on s’arrête et qu’on respire
ce grand air là.
Juste avant d’arriver à Québec.