Le bateau,
tel un immeuble errant
va son tracé d’écume,
l’île semble un rêve à cet instant
au départ de Toulon.
La rade et ses bateaux,
plus loin, ses carcasses grises
à l’abandon qui rayent
et brisent le cœur des flots en paix,
désarmés.
Une histoire,
mille histoires là…
Personne n’y prête attention au passage,
il est l’heure de se restaurer
avant de rejoindre chacun sa cabine
pour quelques heures.
Vyviann est comme on dit
« aux anges »
ce que je suis
au regard de l’air en vrac
juste avant le bleu américain
qui recouvrira de son drap
la peau du monde
d’ici peu.
Dissipé je mate l’univers des fourmis
le va et vient des gens embarqués.
J’aime cet air de fête pour certains,
pour d’autres je sens la solitude,
la sombritude,
le laisser aller,
le stress,
le mal des mères,
et autres manques de repères.
Chaque âme a son allant
et m’inspire le respect
de ces mouvements perpétuels.
Je ne dormirai pas bien dans cette couchette
au-dessus des moteurs régulés
Vyviann elle
toujours « aux anges »
se laissera bercer…
Le jour prend place
et la lumière longe les côtes de cette île merveilleuse.
Le port se détache au loin,
Bastia
Bastia…
7 heures du mat,
débarqués,
on te salue
reine de la douceur et du bien vivre
l’instant à la terrasse du café
Albert 1er !
On se souvient,
nous étions là pour une première fois.
Huit années de voyages,
de concerts en pays lointains, proches,
de ces rencontres
de ces accents
avec cette profonde conviction
que Nous sommes un monde entier
en marche et flottant dans l’éther
d’asile et d’amour fou
en vers et contre tout
toute forme d’insécurité,
de dictature
et autres obus de pouvoir
comme j’aime à l’écrire
et…
Vive la Beauté du monde !
Comme c’est beau et… comme vous êtes beaux ! 🙂 Bien hâte de vous revoir à Québec !