La broquerie, 28 novembre, Manitoba
On se retrouve à table pour un petit déjeuner
et comme hier on parlait de cette journée off,
et notre désir de marcher, prendre l’air,
Mona et Gilbert nous proposent de suite
de bouger dans le bon sens.
On parlait hier de son job, aussi on pourrait aller
sur place voir toutes ces machines agricoles
de la démesure.
Il faut savoir que le Manitoba d’aujourd’hui c’est
la terre, les élevages de bisons entre autres.
Alors on finit de se préparer et c’est parti.
On traverse le village
et on aperçoit tout le long des églises
il s’agit de tous les évangélistes
qui, dès qu’ils ne sont pas d’accord avec l’enseignement,
ou le pasteur,
montent leur propre église,
alors ça donne 18 lieux de culte différent
rien que pour la petite ville de Steinbach
où travaille Gilbert !
On y arrive, l’entreprise expose en extérieur
ses plus belles machines,
monstrueusement grosses.
Il nous explique l’agriculture,
le nouveau dans tout ça
c’est que les petites fermes disparaissent et donc
il n’y a que les Européens pour revendre leur ferme chez eux,
et acheter ici pour le même prix des immenses parcelles et cultiver.
Ici dans la ville et alentours ce sont les Allemands qui ont pratiquement toutes les fermes.
C’est tout un nouveau monde qui de plus n’en a cure du Canada,
ils vivent entre eux, ne s’intéressent pas à la vie sociale,
ni à l’histoire de cette province, le Francophone n’en parlons pas…
D’ailleurs ils réclament même leur propre école.
En tous cas,
pour travailler ils s’achètent les engins les plus performants,
et ça à chaque année.
On comprend mieux avec Vyviann, pourquoi tous ces cimetières de consommation,
ces carcasses rouillées en bord de routes
…
A chaque ferme c’est pareil dans toute la région,
c’est fou et ça casse un peu le paysage,
mais là c’est tout le monde,
les maisons privées aussi laissent pourrir leurs voitures,
ça doit couter trop cher de faire venir une dépanneuse
pour la casse.
Une fois qu’on a fait le tour, on repart et cette fois
nous allons à travers les prairies et là…
Le troupeau de bisons
dont on disait hier qu’on n’en avait jamais vu,
sauf dans les films, hey
nous y sommes, ils sont à deux mètres de nous,
en train de manger.
Alain le fermier nous raconte comment ils vivent
toute l’année dehors, sauvages, dangereux,
et comment le cours du bison est remonté depuis deux ans.
C’est une viande très prisée et surtout lui,
ne traite aucun de ses animaux.
Il refuse,
et le bétail est en liberté sur des acres et des acres.
C’est vraiment un très bel animal et on sent la force en lui,
Comment il virevolte en deux secondes.
On est en plaine et au grand air sous un ciel bleu,
on croit rêver. L’Amérique !!!
C’est la première fois
qu’on est un peu disponible
et qu’on se prend un temps de découvertes !
On discute et à grand plaisir avec le fermier.
Respirer, respirer, inspirer,
s’inspirer pour renaitre tout de suite après.
La jolie chance.
En rentrant dans la voiture Vyviann est comme une enfant,
à poser mille questions et j’adore quand elle est comme ça,
tout éveillée, c’est beau la vie de profil !
La lumière lui va bien avec ses lunettes de soleil.
A l’arrière des Berlines …
On rentre et là une petite pause à table
et puis on installe pour le concert du soir.
Chacun à ses affaires
par contre aucun stress de personne
ça aussi c’est cool, même nous
on est super tranquilles et tout va ainsi se mettre en place.
On transforme la maison en un espace scène très intime.
Les gens arrivent et on va leur offrir un concerts en deux sets, mémorable.
Ils sont formidables, d’une écoute à faire peur aux poissons
d’un humour qui démarre en deux temps , un mouvement …
Vraiment une très belle soirée
et pour clôturer le tout, les frères les parents, la famille
se pose instinctivement en cercle une fois les amis partis
et là on se retrouve à vivre des éclats de rires
entendre les histoires des grands parents, des parents,
comment ils sont arrivés au Manitoba.
Combien nombre d’entre eux mouraient de froid en arrivant du Québec
Les jours sans école, enfin,
que des belles histoires et surtout le papa de Mona,
un coquin de première, vieux Monsieur tout bien vivant
Aimé de son prénom, quel personnage !
Quel humour !
Nous raconte comment il allait à l’église du village d’à coté
pour inlassablement regarder celle qui deviendrait sa femme
et dont il est toujours amoureux, c’est beau à entendre,
à les voir aussi …
Et chacun y va de son anecdote … C’est beau une famille la nuit !!!
Comment ne pas bien dormir après ça.
Il est loin le concert, que de rires et de blagues
avec l’accent Franco-Manitobain s’il vous plait !
Belle nuit
On pourrait dire que vous êtes les lilliputiens, et le camion appartient à Guliver.
Bonne continuation de tournée.