Oui oui

Oui je la sens, ma Vyve ma plus que Vive
comme dirait Christian Bobin que nous saluons,
je la sens qui m’etonne encore et toujours qui m’envole!
Elle m’offre le coeur d’improviser plus a fleur de nous
afin d’offrir sans y penser, le meilleur, l’Un.
C’est tellement touchant oui touchant Vyvian sa folie humaniste si Presente
et tout ce petit monde en coin de rue a Ottawa un vendredi soir,
debout a remercier dans tous les sens …
La joie est la, profonde, sincere,
les bras ouverts, le plein de gratitude.
Melissa nous offre un repas vegetarien suite a cela.
On s’attable on se parle,
d’autres rangent la cuisine
qui la sono qui balaie,
c’est comme en famille alors que 3 heures auparavant
nous etions dans un avion Jazz !!!

Et puis sylvie, sylvie vient, nous emmene chez elle a quelques km de la,
en belle campagne au bord d’un lac …
Tous les bagages dans la petite Hondai,
on rigole de rien c’est tout c’est l’heure de la rencontre et ca roule.
On verra au petit matin le superbe de la maison,
mais quelques mots encore en rires,
elle tient a nous preparer des sandwichs au chevre saumon
avant d’aller nous coucher vers 1h du mat, lever 5h30.
MerSylvie de ces gestes de ces paroles,
et si on a perdu les billets d’avion
ne serait-ce qu’un eptit temps,
sous la pluie et l’affolement avant de partir pour l’aeroport,
tu as su nous rendre le calme et le sourire au bon moment.
La fatigue, elle, peut nous jouer des tours a Vyvian et moi parfois.


Ottawa, oui

Premiere impression apres l’avion qui nous ramene d’Iqaluit,
la chaleur et puis le soleil
mais plus que tout
le choc inverse, les arbres, le grand vert.
C’est fou nous sommes partis deux jours et cela nous claque le coeur
comme si on revenait d’un gros chagrin d’un manque incontrolable … c’est dingue.
Ca nous depasse, car en fait nous avons ete tres heureux aussi , que de sensations…
que de belles paroles recues, dites
la-bas sur Iqaluit,
beaucoup de gens venaient nous parler,
des quebecois, des anglophones,on etait bien totalement presents. Et la lumiere capitale.
Nous sommes arrives a l’aeroport attendus par Marcel, un charpentier au grand coeur
et apres la traversee d’Ottawa,
au Quebec de l’autre cote du pont le fameux « Depanneur Sylvestre »
un lieu, une asso,
le communautaire en plein,
les desherites sont la, ils dinent, se rechauffent, se reparent,
les benevoles sont la aussi tres organises apparemment,
ca tourne simple et joyeux
Apres cela, il y aura les amis de Greenpeace
qui passeront un film sur la peche,
les hors la loi, les abus sur le thon,les degradations
les scandales financiero-politico …
et ce sera le tour d’ Alcaz de leur offrir un temps de calme et de paix .
A propos de Paix
nous ferons comme toujours la photo de la Paix
devant la vitrine du depanneur , top !

Il y a la Melissa, Fanny, Marc le sonorisateur,
Marcel
et Sylvie que nous allons connaitre plus particulierement
puisque elle nous hebergera cette nuit.
C’est tres touchant a chaque fois que nous jouons dans ce genre de lieu,
ou en prison, ou pour Amnesty International,
on s’apercoit que l’humilite se trouve la, dans leur regard’
Vyvian, elle aussi est tres receptive, attentive
et je la sens quand elle chante de toute sa generosite douce,
qui prend ce grain de beaute vocal
comme pour bercer ce monde en fragilite a l’autre bout d’un cil.
On est sur un fil alors.
Je la reconnais la,merveilleuse de se mettre au service,
elle s’en fait une sacree qualite, un don, oui elle donne


Iqaluit le depart

On a regarde le jour jusqu,a deux heures du matin comme des momes,
la baie gelee bleue grisee par l’heure d’un nouveau jour.
Impossible, il nous fallait parler, en dessous,
certainement nous rassurer de cet Etrange la.
C’est a vivre, comment dire la sentation…
On est loin, on est pris, on adore, on regarde et et … et quoi ?
fermer les yeux et accueillir cette emotion.
Ce qui est sur c’est que les gens sont heureux de nous entendre
et de ce qu’ils recoivent la journee en preparant le concert et la soiree.
On a bien rigole, mais aucun contact avec ces amis les Inuits
qui errent dans les ruelles de poussieres seches.
on ne saura pas qui ils sont , on le sent.
Avant de reprendre l’avion
les amis de l’asso nous ont invite a un repas « portugais »
Ils organisent toutes les semaines un repas d’une idee ou d’une autre
et permettent ainsi « aux blancs » de se retrouver et de se detendre,
parler de leur solitude, leurs desirs impossibles
leurs retrouvailles pour ceux qui reviennent de quelques jours de vacances chez eux,
dans le sud.
On retrouve Maxime, Rejean, leurs sourires contents de la veille,
les yeux encore emotionnes.
Pour eux c’est tellement rare un groupe Francais a Iqaluit…
de l’or dans leurs reves a coule.
nous nous sommes tous enrichis l’ame
et nous prenons l’avion pour de vrai,
nous on part vers Ottawa,
Waaaa
quelle aventure ces deux jours, merci vraiment.

On se souviendra de tout


Le coeur

En fait tous les deux on a ressenti la meme chose,
en dehors de cette joie de decouvrir, on a senti comme leur histoire profonde,
la pauvrete, l’errance, les artistes en desesperances,
les abus, les violences sont tres presentes.
La plus grande maison de la ville,c’est la maison des femmes battues …
ca fait peur quelque part.
On ne savait pas pourquoi en arrivant,
mais nous etions toujours tres tendus heureux mais tendus
et le resterons jusqu’au depart

Les gens ds l’association sont de belles personnes
et Rejean leur directeur est un homme de charme
et de culture; tres passionnant,
il nous a invite avec son assistante Dominique au restaurant
et nous avons pu parler d’ici d’ailleurs.
Il a beaucoup oeuvre dans l’humanitaire et aussi il est ecrivain,
bref, les blancs vivent ensemble leurs journees et c’est le but de l’asso,
reunir toutes ces solitudes venues d’ailleurs pour aider les Inuits a, a … a quoi ?

Vyvian et moi on se pose des questions mais ce n’est pas le temps.
Donc nous avons prepare ce concert toute la journee
avec differentes personnes presentes.
Un jeune Quebecois Sebastien nous a confectionne des eclairages
avec deux lampadaires pris chez lui,
c’etait touchant de voir comment il en a decoupe des morceaux
pour en faire une lumiere adaptee et efficace.
La salle fut transformee et le soir , remplie
il y avait une de ces ambiances
beaucoup de jeunes,
juste deux ou trois Inuits, franchement merci a tous,
quel plaisir d’ensemble, quelle ecoute …

Nombre d’entre eux sont restes, heureux d’avoir ce duo
d’avoir l’approche possible avec des artistes francais et nous parler d’eux.
Ils ont un reeel besoin de sortir de la,
et une soiree pareille leur permet la liberte d’un vol hors l’ile.
On ressent oui c’est ca comme un enfermement terrible quelque part.
En tous cas,

On se souviendra de vous !

Le soir nous sommes rentres vers minuit
en plein jour et la, c’est tres difficile de se coucher


Pas d’arbre

Si on vous parle de Gabriel c’ est parce qu’ici tout se fait en taxi.
6 dollars la course par personne.
12 pour deux et ainsi de suite suivant le monde qu’il prend sur la route,
un peu comme en afrique.
Depuis que nous sommes arrives nous sommes comme , fragiles
cette partie du monde touche notre corde sensible de poete,
on est au coeur du voyage
le vrai et les mots n’ont pas la meme importance.
D’ailleurs les Inuits parlent tres peu, seul le vent souffle
et quand c’est le blizard, ils ferment la ville comme ils disent.
Pas un arbre rien, la toundra et rien d’autre …
Ca nous fait penser a Maxime
le gars qui s’occupe artistiquement de nous pour le concert,
il est de Montreal et quand il a decide de venir ca s’est fait tres vite,
il ajuste eu le temps de faire sa valise
de prendre quelques outils pour travailler le bois, sa passion,
sachant que le temps est long a Iqaluit,
et et et bien quand il est arrive,
malchance, il n’y avait pas un seul arbre sur terre.
Pour se passer les nerfs il a pris le manche a balai des toilettes !