Un jour pas comme les autres ; se lever et sentir, se sentir débordé par plus que soi …
Le 11 novembre les âmes du vieux Lion sont avec nous, nous sommes Vyvian et moi en Accord, dépassés les corps, les cordes détendues le petit déjeuner nous le montre, il est 10h. A cette heure nous rions, mangeons et loin de Marseille nous savons ; oui ce sera une superbe journée et un grand concert.
Mangeons, rions.
Quand on arrive sur place, on saute de joie, c’est du merveilleux, un cabaret somptueux des années 40, des sièges des tables, des tentures, un plafond… Tout est pour l’intime. Il a du s’en jouer du jazz moi-ci, du fais-moi ça ! Grande classe !
Les techniciens, toute l’équipe des Coups de Cœur, tout le monde est impeccable, efficace, on se régale à faire le test de sons, on est super confiants tout est ok . On va dans les loges, et là surprise encore, une magnifique pièce remplie de fruits, de belles pensées qui se pétalent, une ambiance quelque peu feutrée. Cocoon.
Les « Chic gamine » qui partagent le plateau pour cette soirée, en fait ne partageront rien de plus hélas, un peu comme si nous n’existions pas pour elles. Pas grave, ce n’est rien on accepte. Elles sont très jeunes, très sollicitées, c’est ok. Nous restons concentrés sur ALCAZ.
Le public est là, on entend les bavardages, les rires, l’excitation prend sa forme, c’est bientôt notre tour, le moment d’entrer en relation … On on mate à travers le rideau, hey c’est archi plein ! De dieu !!! Alcaz refuserait-il du monde maintenant ?
On se donne à trois cents pour cent et le public nous le rend bien, on explose de cette humeur à lâcher les fleurs, les inutiles, on se libère. Vyvian féline va tout offrir de ses jeux lactés, de son Verbe et ses gestes de fée, on s’emmêle l’un l’autre , on se voix, on se sang, on ne veut plus rien savoir, on ouvre et c’est pour de grand ,pour de vrai, pour laisser la Lumière tisser le lien pur, le plus sûr… mais de rien, fêtes donc !
Nous sommes Un et le rythme s’accélère, les improvisations sont justes, et les rires, et les exclamations, et cette ovation verticale, finale… La grâce…
La grâce est un pays rare dans lequel on entre sans papiers, juste un état dans lequel tout est possible puisqu’on n’y est plus, puisque nous ne contrôlons plus rien de ce qui est, juste on Est et sans question de ce que nous pourrions devenir, on marche sur l’Haut, dépassés de ce que nous étions pour Être. Être à disposition de l’Air, du grand air, du bon air ; un peu comme dans l’herbe tendre à l’insouciance… une vraie jouissance incorporelle.
Je suis prêt à travailler encore des années pour une autre fois comme le concert de ce soir.
Ah ma source Vyv, ma royale, comme tu es belle de cette soirée, chanter avec toi c’est un cadeau précieux qui m’est offert et que j’accepte, je suis chanceux, ton élu et si je ne comprends rien parfois et bien par foi je ne cherche plus à comprendre, je te suis, tu m’es.
La vie nous désire ainsi et c’est cet accueil qui nous simplifie le sens, le fameux sens !
Le public dans le hall ne nous quitte pas, en fait on aperçoit les amis des amis d’amis, il y a là les proches aussi Nicole, Alain l’équipe fidèle et tous ces amis, tellement d’amis… On est débordés de cette gratitude, on pourrait tomber dans les pommes tellement la joie est forte et puissante, profonde. Vous êtes tous là, vous nous serrez, nous embrassez, comment dire, que s’est-il passé ce 11 novembre pour en arriver là ? Ou encore que s’est-il passé jusqu’au 11 novembre ?
Ce n’est rien qu’une petite salle en plein Montréal, un brin un petit rien vu d’ailleurs ou d’un ciel, mais pour nous c’est un très grand moment dans notre vie, la main dans la vôtre, serrée, ouverte au grand Tout des possibles, ensemble.