Le décalage c’est un temps,
un beau temps,
et là,
un plein temps d’automne
d’images comme en apesanteur

une sorte de fatigue hors corps
l’esprit en impermanence.

Montréal retrouvée
les feuilles au ventre des rues
les dorures en pagailles volantes
le vent qui s’amuse à faire place
comme sur le net.

On déambule,

anonymes
on chatouille le plaisir des retrouvailles
à longer les âmes
en arbres,

le cœur dépouillé
de ces tensions de France,

de ces absourdités notoires
qu’on ne veut pas entendre
et le reste des sales histoires
à l’oeuvre
qu’on voudrait nous faire avaler

comme des couleuvres au cul mal béni.

Là dans les couleurs qui bordent
la Rivière Richelieu

en plein milieu des silences Patriotes
et des silos dressés
on sent d’autres raisons utiles
de ces désirs sans nom pour la beauté
toute étendue, offerte.

Les amis fidèles nous attendent,
et en fin de soirée prendront le traversier
tandis que nous reprendrons la 20 ouest
pour Montréal, Petite patrie.

Ce sera le premier concert sur le continent
depuis notre arrivée,
on jouera comme on est,
délestés de ces colères gauloises,

soulagés des mensonges européens,

nus,

vrais pour de vrai,
l’engagement au bord du grand Nous
on donnera tout
tout comme on naît,
va savoir, va sans dire,

va sans guerres…

Le mouvement de la Paix, perpétuel.