novembre 2011 – Carnets Nomades

Vers St Jean-Baptiste

30 novembre 201130 novembre 2011 Viviane Cayol

26 novembre 2011- Manitoba

Réveil splendide
candide
j’ouvre les rideaux,
la neige a enfin accepté de nous jouer son tour
elle s’allonge de tout son long, de partout
elle prend toute la place, sa place
et personne ne bronche au dehors.
Et la rivière gelée là, en bas
juste au pied de la maison
nous qui sommes à la fenêtre de la chambre au deuxième.

C’est un paradis, on reste comme…
bouche bée !
Chaque regard est comme comble,
Vyviann ne dit mot.
Juste on prend des photos en pensant à vous,
on ne peut garder tant de beauté rien que pour nous.
La tournée commence bien !
On est comme dans un tableau hyper réaliste.
Comment dès lors ne pas sentir le Plus que nous ?
On peut entendre les enfants s’amuser au salon en bas,
d’autant qu’il y a cet énorme puits de lumière,
tout monte aux anges…

Les sons comme les odeurs de crêpes sur le feu,
l’érable à siroter certainement pas loin
Attention,
ici bonheur.
On rejoint les amis qui nous attendent en bas pour bruncher.
Quelle tablée avec le bon temps qui s’éparpille là
autour des fruits californiens.
Michel nous aura balayé la neige de sur la voiture,
ne nous reste qu’à partir vers St Jean-Baptiste
et avec le plan on peut y aller.
A bientôt les amis,
on aimerait cela vous revoir,
merci de tout.

… La neige épaisse,
le chemin à peine tracé par quelques 4×4
on avance sous une lumière solaire blanche et forte
il gèle, prudence jusqu’à la road12.
C’est vrai on a un peu peur de rouler sur tant de masse blanche,
que la voiture se défile
on y va quand même pour deux heures de routes.

Toujours à travers des paysages d’une immensité profonde
on écoute le vent qui claque aux portes,
les essuies-glaces qui salissent le pare-brise
derrière les camions,
le gel possible sur la deuxième file.
Vyviann est aux anges et moi au volant.

…
St Jean-Baptiste,
Denis nous attend devant le 758 sur la Principale St
Il a un beau sourire et des yeux simples vrais.
On le suit jusque chez eux
hors la ville
Sa Lise est là,
brin de femme très émouvant,
bras ouverts et déjà on sait que nous allons vivre heureux
quelques bouchées de ce pâté fait par le voisin
de la ferme en face, un jus et on y va.

Le concert se fera exceptionnellement
avec la collaboration du Comité culturel de la ville et donc
dans une bâtisse et non chez Denis.
Ok les amis.
On s’installe,
et le concert se déroule comme on le souhaite
et les gens sont tellement heureux de nous voir,
d’entendre les Francophones de Marseille
avec nos petites histoires
nos anecdotes.
Oui on a décidé cela pour la Manitoba,
plus de détails sur notre vie,
notre pays
notre région
ils aiment ça
et nous on est là pour leur partager cela aussi.
Chaque soir nous montre un chemin d’interprétation
et d’adaptation au public francophone
là où nous sommes,
il est essentiel de pouvoir aussi
dialoguer avec ces gens qui nous accueillent,
offrir ce temps.

…
Courbés, fatigués, un peu usés,
heureux,
on rentrera chez Lise et Denis pour se faire une petite soirée bio
gros gâteau pour finir la gourmandise.
Vyviann elle est très raisonnable sur le sujet,
elle se contente de la belle humeur
et laisse filer le sucré !
Nous parlerons aussi pas mal de religion,
de pratiques,
des ces nouvelles églises évangélistes
qui fleurissent à vue d’œil au Manitoba.
le pape,
quelle claque !!!
… La Paix
Parlerons de l’environnement,
là encore écouter la vie comme elle se bat
comme elle se mélange aux grands espaces,
comment elle vibre avec la nature,
ici la nature dirige la vie.
C’est elle la plus forte !

Allez au lit tout le monde

Et tous les Saints

29 novembre 201129 novembre 2011 Viviane Cayol

Ste Geneviève, concert du 25 novembre.

Il nous faudra un peu plus de deux heures
pour nous perdre a quelques mètres de chez Diane,
elle nous attend dans sa ferme près de Ste Geneviève.
Le GPS lui n’a pas répondu à la demande
et déjà la nuit se pointe.
Il est 16h a peine,
heureusement on a un téléphone portable et on se parle,
on sort donc de la 15 Est,

et on roule sur la transversale Edgewood
ça glisse
c’est de toute beauté malgré ou à cause
de cette fin de jour.

On ne peut dépasser le 30 à l’heure,
on reste concentré grave je vous le dis !
On pousse loin à travers champs enneigés
jusqu’au au silo bleu.

On y est,
Diane sort en t-shirt pour nous accueillir,
le chien suivant,
et en deux secondes on est en vie dans un autre monde,
le sien.
On se pose et vue la pièce où nous devons jouer ce soir,
on propose de ne pas installer la sono, c’est pas la peine
la pièce résonne très bien et ce sera plus intime ainsi.
Ce qui nous donne le temps de faire connaissance,
boire du thé
et ainsi apprendre que la ferme est un travail de titan
et que ça ne rapporte pas suffisamment,
ce qui fait que son mari, Cameron,
travaille en plus à la ville.
Le grain, le grain… Pas d’animaux juste le grain.

Les gens arrivent et chacun avec son plat
son dessert sa boisson,
comme pour les Chant’ Appart en fait, et nous voici
entre francophones qui se parlent en anglais,
c’est trop drôle ça aussi,
cependant qu’ils viennent vers nous avec leur accent
et leur bon cœur pour parler de la France
et nous de leur vie au quotidien,
on échange et on communique en riant facilement de tout et de rien !

Ils adoreront le concert,
Denis le fils Lise et de Michel, 12 ans
est dans un bel état, je le sens tout excité,
en fait il apprend la guitare depuis 6 ans déjà.
Je l’invite à nous jouer quelque chose,
sitôt dit sitôt fait le gamin prend ma guitare
et joue deux morceaux
devant le beau monde qui l’applaudira .
C’est sa première fois je crois dans un si petit endroit !
Bravo ! Ca promet !
Allez, on mange plein de gâteaux,
chacun est content et félicite sa chacune !
Petit à petit chacun quitte
et nous mêmes ce soir ne pouvant dormir chez Diane à la ferme, dommage,
on part avec Lise, la maman de Denis,
et on va chez eux à travers la nuit blanche de neige,
on rigole comme des enfants car la voiture est tellement chargée qu’on est trois à l’avant,
Vyviann et Lise sur les genoux
le nez dans le pare brise.
On se marre,
on trace sur des chemins de terres larges,
et là, on arrive devant une immense maison,
Lise nous dit que Michel son mari l’a construite
de ses mains propres avec son frère.
Ce n’est pas la première fois que l’on entend ça,
mais quand vous voyez la taille de la maison je vous jure
vous ne pouvez y croire, alors on demande:
ça a pris combien de temps, et on vous répond:
pas longtemps, on a commencé au printemps on l’a finit à l’automne…
Ah ces canadiens, cette Amérique du Nord…
Une fois à l’intérieur c’est encore plus fou,
une maison de nos rêves !

Beaucoup de lumières vu le nombre de fenêtres
et ce puits de soleil allant jusqu’au toit
du salon où se trouve une cheminée magnifique…
On se boit un thé tous les quatre avec Michel son mari
et c’est parti on discute
et on discute,
comme si on se connaissait depuis des temps,
c’est cela que nous aimons,
on les écoute nous raconter leur vie,
les enfants, leurs activités, les relations avec le voisinage
c’est tellement diffèrent de chez nous, la proportion,
les distances de terrains, les boulots…
En tous cas on rit facile et c’est bon tout cela
c’est très serein, on aime voir ces gens heureux,
très touchés par notre concert et notre couple aussi !
On va pouvoir aller dormir dans un bel état d’anges …

Winnipeg yes !

28 novembre 201129 novembre 2011 Viviane Cayol

Winnipeg, Manitoba 25 novembre 2011

—

La maison bleue, 10 h
Lever tout en douceur de grenier à Winnipeg chez Gilles, Abby
et leurs deux magnifiques petites filles.
Il fait un peu frais,
on entend la vie qui s’amuse au rez de chaussée.

La faim est dans notre monde on les retrouve
et le thé est déjà servi !
Des beaux fruits et des rires de famille
on est gâtés.
On parle de leur manière de vivre
Francophones,
comment avec leurs ancêtres ils gardent ce coté résistant
et fier.
Cette lutte sur les bords de la Rivière Rouge reste gravée dans leur mémoire.
Comment l’histoire est présente en ces jeunes,
même aujourd’hui.
C’est fascinant.
Et cette conscience …
Gilles dit: “Quand je donne un dollar je vote,
donc si je donne un dollar à la Chine je vote pour la Chine.”
On entend le raisonnement et c’est intéressant vraiment.
La discussion va fort et dans un bon sens,
les enfants qui apprennent l’Anglais à l’école,
et eux, les parents, qui leur parlent en Français à la maison
les éduquent avec la culture Française.
Là on comprend leur amour pour les artistes de passage
et l’importance de cet attachement.
On n’a pas cette lucidité chez nous,
cette richesse de notre langue et son histoire,
peut-être qu’on oublie
le sang versé pour cela.
Eux sont au quotidien dans ce travail de présence.

Abby est artiste aussi
elle fabrique des vêtements, des sous vêtements
pour enfants avec des produits naturels,
pas de pollution de couches inutiles,
l’est aussi cordonnière,
enceinte, attend leur troisième enfant,
Vyviann avec son pendule regarde de plus près…
garçon fille…
Lui Gilles, massothérapeute,
il me propose d’ailleurs un massage pour les mains et le dos,
ça je ne peux le refuser !!!
Ils habitent l’ancien quartier hippie,
qui reste toujours près du respect de la terre et des valeurs humaines
tout en étant immergé dans la société actuelle.
Et le temps va son tant qu’il est temps d’y aller.

Gilles nous aide pour les bagages
et nous indique sur Portage une boutique de musique
on se serre dans les bras,
les regards sont beaux
et on file.
On sait qu’on se reverra.
Bye les amis,
bye Winnipeg.

Prochaine étape Ste Geneviève,
Une ville plus au sud, pas si loin
mais les routes sont droites et on peut s’endormir aussi
a moins d’avoir une fée avec qui tout se dire.
On s’aperçoit que toutes les villes ont des noms de Saint,
cause la place qu’avait l’église à l’époque.

Allez !

.

Ce grand qui manie tout

28 novembre 201128 novembre 2011 Viviane Cayol

Winnipeg, Manitoba, 24 Novembre 2012

—

Apres ce calme de Montréal et la neige sur les toits
il nous faut réfléchir au voyage et aux bagages pour la tournée du Manitoba
Pas simple l’affaire !
On a eu peine a choisir ce que nous devions prendre dans nos valises
pour ne pas dépasser le poids autorisé,
Et bien à l’enregistrement des valises et du matos, on a eu chaud,
l’hôtesse ne voulait pas …
Que nous gardions nos guitares
because avion trop petit
Bref, tout s’arrange et on se met en place, petit avion Cie Jazz,
trois heures de vol face aux vents,
tu fermes les yeux
et tu peux croire être en pleine mer…

Pour manger on a dû demander à une femme fort sympathique
de prendre le tout sur sa carte, car même en l’air les banques contrôlent tout,
rien ne se paie en espèces à 38000 pieds sur terre,
c’est mieux que sous, bref
au dessus de terre pardon.
Allez c’est la descente et Winnipeg nous tend ses bras,

Nicole de Winnipeg est la qui nous attend.
C’est elle qui organise toute la tournée,
vite aller louer une voiture mais on ne trouve pas le garage,

l’avion avait déjà du retard mais là… puis aller chercher une sono
là encore galérer pour choisir le bon matériel
mais pas trop important pour la place dans la voiture,
et enfin arriver sur le premier lieu,

installer la sono qu’on a jamais utilisée, et les gens sont
déjà là, c’est spécial et très excitant à la fois.
Ils attendent tout en buvant l’apéro
et discutant pratiquement tous en anglais.
Ils se connaissent de près on le sent bien,
des enfants tourbillonnent autour de nous,
Gilles le maître des lieux nous aide
et sa belle humeur nous aide aussi !!!
Sa fille petit rat de l’opéra de sa maison, vient vers Vyviann
et lui offre un livret de dessins magnifiques
qu’elle a crée pour nous les invités de son papa et sa maman.
ALCAZ… On vient de loin loin loin pour elle !
Mille choses se passent à la minute, manque un câble, non il est là,
ne s’enfonce pas bien,
c’est pas le bon,
Et zut Vyviann s’aperçoit qu’elle n’a pas la nouvelle guitare prévue,
l’autre a toutes les listes de titres et son kazou et deux trois choses …
Vite appeler au Québec, faire une nouvelle liste,
j’entends les jeunes qui s’impatientent aussi …
On ne connait personne et tout ce bruit,
ces rires, c’est chaleureux.
Je reste stressé,
limite agaçant comme je peux l’être quand j’ai trop faim,
d’ailleurs j’ai faim !
Oui stressé car je n’ai eu que deux minutes
pour respirer de la journée voyageuse.
Vyviann s’en sort très bien, elle m’épate, ne montre rien de fatigué, elle est reine
elle monte son stand de percussions, rigole avec les enfants
je la vois qui s’installe son matériel en toute sérénité,
je me calme.
Une tartine de fromage, on se change et hop
et c’est parti, on commence, le son est ce qu’il est et sera, bon dans l’ensemble.
Radio Canada est là aussi qui filme le début du concert,
qui nous interviewera entre les deux sets.
L’ambiance est très chaude dans la maison,
c’est splendide tous ces regards et ces oreilles qui prêtent attention.
Ce n’est pas facile pour eux qui parlent
ou entendent parler anglais toute la sainte journée,
nous devons prendre soin de bien prononcer !
La soirée sera divine d’humanité, je vous le dis.
C’est une belle aventure qui commence,
tout le monde est très heureux
et on discutera tard dans la soirée les uns les autres.
Les Français que nous sommes
sont très touchés par cet accueil
et cet intérêt pour la chanson Française