Au pays de Cayol

Soir de sortie chez la majorité des gens d’ordinaire … parce que chez les gens super c’est quand ils veulent c’est ça ? et pour les gens plutôt diésel on fait comment ? Je roule au diésel en France et que les routes sont belles, chères très chères mais douces pour le dos. C’est quand même le début de la gamme le do, impossible de monter si le mal est là ; le la, bref, on peut jouer avec chaque mot et sur chaque intention, c’est certain et serre-tête aussi. Juste remarquer que je suis heureux aujourd’hui d’être là sur terre encore une fois et que j’ai de bonnes raisons pour cela. Je suis bien aimé d’une femme qui me fait de l’effet Vyvian et qui prend le temps d’avec moi , qui va son rythme doux d’après tournée en général, qui se laisse approcher des mes sentiments les plus forts. Je suis love fou de cette personne qui ne chantera pas pour aujourd’hui et qui m’offrira son bon temps ! Qu’en ferez-vous pourriez-vous nous dire, on vous répond : on se l’offre tout simplement, c’est pas du temps gagné mais donné comme du pain béni au pays de Cayol, cool pas vrai ? Et comme c’est magnifique, vé je voulais le partager, ne pas tout garder pour moi, en fait cette belle vie vous va bien à vous aussi j’en suis sûr. Si chacun se glisse dans le vent d’une seconde, comme dans celui d’une baleine, il va sans dire et sentir la puissance du grand large de suite et se fondre en marge au sable des airs les plus harmonieux, aux cieux des plages et d’eaux raillées en toute légèreté; glander restera marquant pour l’éternité alors. C’est cela, glander, ouvrir les fenêtres, sentir la Provence et ne souffler mot, accordés gestes seulement. Ca sonne carte postale un peu évidemment et qu’est-ce qu’il y a d’écrit au dos, sur le fameux dos ? Soyez timbré, envoyez-vous de l’air enchantez !


Terre de verbe

On n’a pas toujours le temps de réfléchir et parfois il est bon de tout arrêter pour le faire, c’est assez contradictoire avec le lâcher de prise qui demande lui, de ne plus penser ! Là il est bon de bien penser et à tout. Les départs, les grands départs sont d’importance. Je dis grand car nous partons si souvent de quelque part pour aller jouer autre part… Mais rentrer au pays après six semaines de tour, là c’est pas la même… Rien oublier, et à chaque valise compter son poids d’histoires pour ne pas être embêtés lors de l’enregistrement des bagages… Un vrai casse-tête ! On repense dans chaque geste aux amis, aux amis nouveaux sur le chemin, à toutes ces personnes qui nous bordent le soir quand on se retrouve seuls dans un lit anonyme entre deux villes, on repense à l’ami Pierre toujours présent, si tellement fidèle et qui nous pousse à continuer de chercher la lumière dans chaque mot chaque note du couple sur scène et en dehors; on repense à deux cents mille à l’heure comme le chante Ferland sur la route 11,  démaquillés, on repense à mille choses, on soulève un pantalon acheté à telle place et là direct la rêverie se met en place, un cadeau que nous a offert telle personne et hop, c’est parti , on s’évade jusqu’à ce que l’un ou l’autre nous rappelle à l’action posée à la base, nous préparer au retour, la vie va… Ce sera un départ difficile, l’envie de rentrer n’y est pas vraiment, c’est sûr qu’une fois à bon port ça ira, mais là présentement, il y a blues. La mélodie est bas de caisse, un dernier rendez-vous avec Anthony qui souhaite nous présenter un de ses collaborateurs et ami, au « Café crème » sur Victoria et c’en sera fait de notre séjour Québécois. Ce sera un très bon temps professionnel et humain, les choses se disent en toute simplicité, pas de temps à perdre le Monsieur d’en face et tout en même temps beaucoup d’humour et de générosité, on adore en fait, on sent là une belle énergie qui booste ! Anthony est vraiment un gars très ouvert et à l’écoute, on sent qu’il a aimé l’intimité d’ALCAZ et ça nous touche, c’est notre désir profond pour tout dire, on souhaite que chacun se retrouve là , au bord de son intime et se laisse souffler le cœur et la lune.

Quelle belle journée que cette dernière en terre rouge-rouille. Je repense à la route sous les pluies infernales, qui mène au Lac St Jean, ces roches monumentales éventrées, malheureuses en bordure de travaux, et la force de la nature tout autour, ces verts puissants; ces verticalités trempées, ces mélanges d’éléments… le silence cassé des essuie-glaces… revenir revenir revenir au présent, on doit quitter la maison de Nicole, notre Nicole préférée, fantastique si pleine et de vie, qui nous a encore donné là une belle leçon et tellement de cet amour inconditionnel malgré son job sur le film de son chum. Elle a monté cette tournée à bout de bras et d’espérances, d’une foi étonnante et nous la remercions chaque instant, chaque jour qui passe tellement nous sommes fiers et heureux d’être en si belle amitié réelle. Elle a demandé à l’ami José pour son véhicule familial afin de nous emmener à l’aéroport avec tous les bagages, on y va, on bise la miss Alice qu’on adore et c’est parti, lâcher le reste ; foncer vers le grand air, avec l’assurance que nous sommes de retour en octobre, la police sur les lieux nous empêche de pleurer dans les bras de Nicole, pas de mots forts, juste éviter la contravention et elle redémarre, tout va vite et si lentement à la fois, nous avons le temps, plus de quatre heures devant nous, on laisse les valises sur la Cie et on glande pour de vrai, et ce sera le passage des douanes, l’autre bord, Free, no mans’ land, le rien de rien.

Nous irons grignoter un dernier plat en vitrine avec vue sur les avions qui décollent et on aura un méchant blues, un rythme brisé nous assomme d’un coup. Monter dans l’avion, Vyvian sortira les mots fléchés, ne plus penser ; laisser vivre, je ressens un force incroyable et une gratitude immense au travers mon émotion.

Aujourd’hui plein de cette force naturelle, cette énergie, je vais-je viens, je vole et ma vie est intense, légère à la fois, je touche mon rêve de si près, je repense aux publics aussi, ces gens heureux qui viennent nous dire, nous parler d’eux, nous remercier de ce que nos voix, nos histoires les ont fait voyager pareil…

Quel bonheur de sentir tout cela, enfin toucher du doigt cette raison d’être. Va savoir pourquoi d’un coup je repense à une personne de la profession bookeur, tourneur fraiseur, qui un jour me disait à la sortie d’un de nos concerts : oui Jean-Yves c’est bien votre concert mais…  « le sens » ? Ben tiens oui c’est vrai quoi le sens !!! Bref, je lâche de suite car si non je rentre dans un état qui me fatigue. Bien de ces gens me fatiguent d’ailleurs avec leur intelligence. Le public a besoin de fraîcheur, d’amour libre, de rêves, de mots en forme d’espoir, de ce Cœur qui se bat pour la démesure, pour la paix pour la joie profonde d’être ensemble un bon temps de Nous tous, un vrai partage sans prétention. Qu’importent les échafaudages; il veut du vrai, du simplement vrai. Le reste ne le regarde pas.

Bref de brève, l’arrivée sur Marseille, le soleil, les odeurs de pinèdes direct dans les narines, hummmmmmmm c’est sublime cet instant là, voir Vyvian retrouver sa Provence, ouvrir grand les fenêtres de la voiture, respirer le soleil, notre bel ami et contrebassiste Gérard Roustan au volant de notre voiture, venu de loin pour nous cueillir. Quel émerveillement soudain ! 


Retour sur Montréal

Une petite ville agréable Waterloo, Patrick un ami proche habite la, avec femme et enfants, je l’ai rencontré en France, il est formidable et généreux plus que ça… On est arrivés sous le soleil comme souvent durant cette tournée. On voyage sous un beau soleil et le lendemain c’est pluie et brouillards ! D’ailleurs c’est exactement pareil hihihihi ! On arrive, ciel bleu soir doré on dîne avec des amis proches on s’éclate de rires, on se couche et qui tape a la vitre au matin ? Oui c’est en plein ah, la pluie ! Avec Patrick on en profite il nous donne une leçon de remise en formes coaching et c’est une merveilleuse idée qu’il a d’un coup, il propose de produire un spectacle lui, pour ALCAZ ici a Waterloo, et nous voila à échafauder le coup, allez on a fixé la date au 12 février pour la St Valentin, les billets vont être vite en vente, et il va tout vendre lui-même , de bouches à oreilles, il est en pleine excitation et il est fort pour cela, un vrai bonhomme d’action, pensée parole action ! On adore, si seulement certains pros pouvaient en prendre de la graine, on n’a pas besoin de mettre six mois en fait, juste prendre une décision et y aller, quel est mon rêve ? Ok je fonce et j’y vais… ah ces américains !!! on est toujours épatés. Donc ça y est la salle est réservée, on a fait les calculs et c’est parti. En octobre nous pourrons déjà nous aussi vendre des billets, ça va nous redonner la pêche de ne pas attendre que ça tombe tout cuit !

On reprend la voiture pour aller sur Bromont, la on retrouvera Nicole et sa fille Alice, la route est belle, des plaines et des valons de toute verdure, des virages doux et des étendues sauvages avec les montagnes au loin, top. Les vaches au calme et des grandes herbes avec, tellement de pluie que tout pousse fort sauf les petits légumes. Nos amis fermiers ont du mal.

La soirée sera près de la cheminée, on se retrouve après plusieurs jours, voire semaines loin des uns et des autres, on se raconte, on se couche, on rêve?

Petit matin sous un soleil simple et léger, on déjeune en terrasse avec des amies chinoises d’Alice arrivées la veille en nuit pour un week end à fêter l’anniversaire d’Alice qui aura lieu ce soir dimanche. Puis je décide d’aller plonger dans le lac et nager un peu seul, c’est tellement bon, ce silence de lac en pleine foret avec les oiseaux qui matent l’onde qui encercle la beauté de l’instant comme un anneau d’argent, je nage lentement et je savoure cette solitude plus grande que moi, je m’affale sur une serviette et laisse le soleil faire le reste les yeux fermés… Impossible de lâcher la tête, je repense sans arrêt à ALCAZ, au travail fini à ce qui s’en vient, bref… ça y va fort, j’essaie de rester sans bouger et je respire pour laisser vivre les grands arbres qui s’effeuillent au dessus de mes pensées affolantes et créatives. Oui j’ai beaucoup d’idées pour l’à venir et ça me fatigue l’instant présent.

Je repense à cet homme qui nous avons croisé hier pendant une promenade en foret derrière le chalet, il est seul et devant la maison qu’il a construite de ses mains, nous donne à manger des fleurs en nous racontant ce qu’est l’autonomie face à nos enfants et la liberté de vivre seul sans rien de plus que la foi en la vie et nos désirs réalisés oui ou non. Cet homme m’a beaucoup touché dans ses propos. Je rentre partager le reste du jour avec les filles et nous déjeunons à l’ombre des doutes.

Il sera vite l’heure pour Vyvian et moi de reprendre la route pour Montréal, on aura quelques bouchons et l’arrivée dans la ville humide et lourde de chaleur se fera en douceur. On pose nos affaires chez Nicole ton file a la fête de nos amis Jean-Pierre et Dominique ,ceux qui ont ouvert une Fromagerie populaire, lamaisonducheddard.com, on passe là une superbe soirée avec plusieurs de leurs amis, on y chante quelques chansons, il y à là, Anthony, le leader du groupe Anthony Ambulance Band ! Très à l’écoute et envoûté selon ses propres dires par notre duo.

Les amis sont merveilleux on les adore, d’ailleurs Jean-Pierre se met aussi au piano l’air de rien et nous envoie en l’air genre Satie en forme de pomme… fort et beau a la fois, Anthony aussi nous enchantera quelques chansons, Lucie qui parle de son voyage en Inde après avoir eu 5 enfants, Elisabeth qui revient du Chili après avoir fait du ski nautique dans les eaux troublées entre les alligators et les piranhas… Quelle soirée étonnante de chacune et chacun , on est vraiment chanceux, Dominique elle aussi en belle forme avec sa maman et son humour…

Merci chers amis de ce que vous êtes, on rentre tard et le sommeil guette c’est sûr, on se lave et on se couche puis on se lève et la… dernier jour a vivre pour cet été 2009 à Montréal, au Québec, on est fragiles ça se sent…

Nous préparer, nous parer et après ? on sort, un dernier dîner en ville avec un couple ami, la belle vie .