31 juillet
On a bravé nos rêves les plus vivaces pour nous préparer,
les derniers mots échangés avec Nicole sont d’amour,
on va se manquer c’est sûr.
Là on part pour des miles
et des miles et on est tristes !!!
Bon, mettre le matériel en voiture et c’est parti.
« Go west young man »
comme le chante Phil Collins !
Direction Rivière du Loup,
sur la rive sud en bas du fleuve St Laurent.
Un bon 6 heures de voyage, plus les pauses.
On a de quoi.
Le ciel est d’une clémence rare, le vent des plus doux
pourvu que ça dure.
Ça ne durera pas,
à quelques centaines de km de là,
le plomb nous couvre là tête,
nous échappe,
on sent comme une fraîcheur nous enrober
la clim devient trop froide,
le pare brise s’assombrit
houlala,
de glace la brise …
Sans compter le monde sur les routes
qui s’allure à qui mieux mieux,
on va devoir rester vigilants je le sens.
Les champs verts pleins, creusent leurs contrastes
on le constate
on le perçoit à la vitesse des ombres nuageuses
qui couvrent la terre au vent
d’un clin d’œil.
On échappe à cette trombe là, chanceux,
c’est définitivement derrière nous.
Rouler rouler, boire beaucoup d’eau,
on se parle de tout et de rien,
de la rentrée prochaine en France
avec le choix des concerts,
des listes et des nouveautés.
C’est une excitation, le ton peut montrer
rapidement,on laisse,
on écoute les infos, les radios commerciales qu’on arrive à capter,
les débats, les hauts les bas,
des chansons niaiseuses pour certaines
quétaines pour d’autres…
Des nouveautés qui nous semblent basses de plafond
comme chez nous.
La même.
Des entrevues d’artistes où rien ne se dit.
Où va la chanson Francophone ?
ça chante en Anglais à donffff,
et quand c’est en Français,tu pleures de rire…
France Inter chez nous
qui devient pisseuse, à la botte des financiers,
et bien là, c’est la même.
Exit le service public,ça bloque
et toc
et merde, la culture est au micro onde
…
J’arrête .
Vyvian craque et à juste titre,
lâcher de suite, on se fait mal,
allez, juste accepter ce qui est
et fermer la radio.
Stopper là, sortir de l’autoroute
entrer dans le « Métro » du coin, (c’est leur « Casino » à eux)
Que manger ?
Que choisir ?
On opte pour un pic-nic bio, et ça repart.
Trouver un bel endroit pour grignoter.
Un bord de rivière en plein pic de soleil,
en profiter, vite manger,
mater les grands arbres penchés,
la couleur des feuilles bousculées par les vents de cesse.
C’est reparti, on arrivera dans trois heures,
ça va, on frôle Québec ville, ses arcades
ses enfilades,
ses toboggans routiers,
on passe ma vieille ma bonne vieille ville aux souvenirs,
on passe, on braque, on file comme des voleurs.
A droite le St Laurent pointe sa crinière,
son cours en un trait natté
les gris explosés de loin
nappent le tout comme une écharpe de soie.
On est dans un tableau Finlandais,
à peine dit, ça change de couleurs.
Mon dieu que ce pays nous enchante
nous mène du bout des seins
ses vallons avalés dévalés on trace
on marque ce territoire de nos petits riens.
Sans commentaires.
C’est beau, très très beau.
Magique extrême de l’instant sauvage.
Quelle jolie chance !…
Rivière du Loup,
on y est,
on sort de ces grandes lignes
on titube vers la rue principale,
fatigués au volant, on a tant reçu de messages
de ces signes…
C’est heureux, comblés,
que nous retrouvons nos amis qui nous attendent
et nous fêtent.
Il sont tellement gentils,
accueillants,
à table on rigole on se donne des nouvelles
de cette année passée loin des uns et des autres.
Et puis on décide d’une petite marche,
une crème glacée sur le fleuve près du traversier.
Le soleil en pleine descente,
les cieux en horizontale
fiancés de la mer profonde
se fondent en des bleus amérindiens
sur la nappe d’huile qu’est la mer porteuse de sérénité.
De toute beauté cette fin de soir.
Merci merci les amis de ce présent.
Bonjour Gilbert,
et bien nous reste l’acceptation je crois.
Accepter que nous en sommes là, au pays du mensonge, de la démocratie américaine, du pouvoir sur la presse et la fin d’un service public magnifique, pour lequel nos parents nos anciens ont osé ont choisi la révolte et la mort pour certains.
La cause.
Accepter que nous sommes divisés, maîtrisés, piégés et que pour aujourd’hui ce que l’on entend n’est pas juste,
accepter que c’est plus fort que nous pour aujourd’hui.
En tous cas, merci de votre présence et d’être ensemble.
On espère que vous trouverez avec ALcaz un peu de cette émotion simple, ce désir d’aller vers vous et partager la branche aux oiseaux !
belle journée Gilbert
Vyvian et Jean-YVes
Bonjour Vyvian et Jean-Paul;
Parcourant votre blogue et découvrant votre musique, je tombe « par hasard » sur ces quelques mots : » France Inter chez nous qui devient pisseuse, à la botte des financiers… » M… Auditeur de cette radio depuis 35ans, il me reste quoi !!! ? bon allez France Culture mais là il y a pas trop de musique … Sourires